À Tours, se tenait ce dimanche 12 novembre l'une des premières manifestations contre l'antisémitisme de la journée, plusieurs heures avant le départ du cortège parisien. L'appel au rassemblement y a été très suivi, avec environ 2 000 participants.
Tours a affirmé son refus de l'antisémitisme. Ce dimanche 12 novembre, la place Jean-Jaurès a accueilli dès 10h un rassemblement silencieux contre l'antisémitisme, dans la lignée des appels des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, et de l'Association des maires de France.
Le cortège principal, à Paris, doit s'élancer depuis l'esplanade des Invalides à 15h, en même temps que d'autres rassemblements un peu partout en France devant les préfectures. La manifestation tourangelle est l'une des premières à se former ce dimanche matin, et a pu servir de thermomètre aux organisateurs.
"Aucune prise de position politique"
Pour François Guguenheim, délégué régional du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), le contrat est rempli : "C'est très émouvant, je ne m'attendais pas à autant de monde [...]. Très honnêtement, j'en avais les larmes aux yeux."
Le rassemblement s'est tenu "sans aucune prise de position politique, c'était fondamental", assure-t-il. Aucun slogan n'a été crié. Les participants ont d'abord respecté une minute de silence, avant d'entonner La Marseillaise, puis de faire résonner de puissants et longs applaudissements.
L'appel à manifester était lancé face à la recrudescence des actes antisémites en France, après l'attaque terroriste du Hamas en Israël et les bombardements israéliens sur Gaza. "L'idée de la montée de l'antisémitisme est absolument effrayante, explique Genevière Nesprias, venue ce matin sur la place Jean-Jaurès. C'est pas loin, la Shoah. Que ça revienne sur le devant de la scène, c'est abominable."
"Importer le conflit ici n'a aucun sens"
Ce sentiment est partagé par tous les participants du rassemblement.
La population juive est très peu nombreuse en France. Il est toujours plus facile de s'attaquer à une minorité. Quand une minorité est honorée par la présence de 2 000 personnes, à Tours en plus, on n'est pas à Paris, c'est très réconfortant. On voit des gens de tout bord, de toute origine.
François Guguenheim, délégué du CRIF en Centre-Val de Loire
La journaliste et essayiste Natacha Polony est également présente à Tours. Selon elle, "n'importe quel républicain doit manifester aujourd'hui son inquiétude devant le fait que l'antisémitisme se développe". Elle aurait cependant "préféré que l'appel à manifester soit contre l'antisémitisme et pour un cessez-le-feu en Palestine". Un double objet qui aurait permis, estime-t-elle, de "garantir l'unité nationale, et on en a besoin aujourd'hui".
Sébastien Guguenheim, fils du délégué du CRIF, assure que sa "présence n'est pas un soutien à Israël ou à la Palestine" : "Ce n'est pas en faisant des actes contre les Juifs ici qu'on va résoudre quelque chose là-bas, bien au contraire. Importer le conflit ici n'a aucun sens."
Presque toute la classe politique locale était également présente ce dimanche matin à Tours. Une partie aura aussi l'occasion, après avoir sauté dans le TGV, de défiler devant les Invalides à Paris.