Saluts nazis, entraînements à balles réelles : qui sont les deux Tourangeaux jugés au procès "Waffenkraft" ?

Ce lundi 19 juin s'ouvrait le procès des quatre membres du forum de discussion baptisé "Waffenkraft" pour "association de malfaiteurs terroriste". Les quatre jeunes néo-nazis préparaient des attentats contre des personnalités liées à l'islam et à la gauche française.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ils parlaient de s'en prendre aux dîners du CRIF, au rappeur Médine, aux meetings de Jean-Luc Mélenchon ou encore au siège de la Licra à Tours. Quatre hommes de la mouvance néonazie sont jugés aux assises des mineurs à Paris à partir de ce lundi 19 juin. Ils sont soupçonnés de projets terroristes criminels entre 2017 et 2018.

Un cinquième protagoniste, un collégien de 14 ans lors des faits, a déjà été condamné par le tribunal pour enfants de Paris, statuant en matière criminelle, à deux ans d'emprisonnement avec sursis.

Les cinq jeunes hommes, imprégnés de l'idéologie néonazie, participaient à un forum privé nommé "projet WaffenKraft" - barbarisme supposé signifier "puissance de feu" en allemand -, créé par Adrien* un Tourangeau, âgé de 17 ans à l'époque et arrêté à Saint-Cyr-sur-Loire en 2018.

En raison de l'âge de ce mis en cause au moment des faits, les quatre hommes comparaissent devant la cour d'assises des mineurs spéciale, jusqu'au 30 juin. 

"Je n'ai jamais voulu faire du mal à qui que ce soi"

Selon les juges, sur le forum les discussions avaient "très rapidement dérivé vers l'élaboration de projets terroristes sous l'impulsion d'Alexandre Gilet", un gendarme réserviste en poste en Isère, le "plus radical et plus motivé" du groupe.

Parmi les autres personnes arrêtées entre octobre 2018, en plus du gendarme et de l'adolescent tourangeau, on retrouve Gauthier Faucon, fils de militaire de 25 ans surnommé "Panzer" et un Ardéchois de 23 ans.

Adrien*, 22 ans aujourd'hui, en t-shirt blanc et tennis, évoque "des discussions racistes et antisémites" mais assure qu'il ne voulait pas "prendre part à des actions". "Je n'ai jamais voulu faire du mal à qui que ce soi", a aussi affirmé Gauthier Faucon, étudiant de 25 ans, en costume bleu et chemise blanche.

Engins explosifs et kalachnikovs

L'enquête a démarré par l'interpellation en septembre 2018 d'Alexandre Gilet, alors gendarme adjoint volontaire dans l'Isère, signalé après une commande de produits précurseurs d'engins explosifs.
A son domicile, les enquêteurs découvrent des armes "régulièrement détenues", dont deux kalachnikovs, de nombreuses munitions, un équipement de laboratoire et des produits permettant la fabrication d'explosifs.

"De nombreuses photographies et vidéos d'entraînement avec ses explosifs artisanaux et ses armes [...] notamment avec plusieurs personnes en forêt en juillet 2018" les mettent sur la piste des quatre autres participants à cette séance de tir.

Les magistrats antiterroristes seront saisis après la découverte des recherches internet d'Alexandre Gilet "sur ce qui s'apparentait à des cibles" ainsi que d'"un manifeste de passage à l'acte terroriste" rédigé "à la manière des tueurs de masse de l'ultra-droite", "détaillant notamment des fusillades ou des actions au camion-bélier".

Pendant son contrôle judiciaire, il continue ses entraînements en forêt et "entame une formation de conducteur de poids-lourd". Il est alors placé en détention provisoire, en décembre 2018.

Il voulait juste "gagner sa vie" après le non-renouvellement de son contrat de gendarme, estime Me Vial, balayant aussi le terme de "manifeste" pour ce texte: plutôt un "journal intime de la haine", "jamais diffusé et dont il a honte aujourd'hui".

Une menace "nouvelle, inquiétante, grandissante"

A l'ouverture du procès, le président de la cour, Christophe Petiteau, a prononcé une levée du huis clos des débats, qui est normalement la règle aux assises des mineurs, après une demande en ce sens de l'avocat général.

L'opinion publique "mérite d'être informée de la réalité de cette menace [...] nouvelle, inquiétante, grandissante qui est celle des tueries de masse", avait argumenté le représentant du ministère public, Olivier Dabin.

L'avocate de Julien, Me Modestie Corde, s'était opposée à cette publicité des débats, indiquant qu'il était "certes majeur" aujourd'hui mais qu'il souffrait de "pathologies" psychiques qui en faisaient "une personne vulnérable".

Une dizaine de procédures en lien avec l'ultradroite ont été ouvertes ces dernières années au pôle antiterroriste de Paris. Une menace "prise très au sérieux" et qui "monte en puissance", selon un magistrat antiterroriste parisien. Ce 31 mai, un adolescent de 17 ans a été arrêté après avoir jeté une bouteille explosive à l'intérieur du local du Centre LGBTI de Touraine. Le caractère terroriste de l'attaque n'avait pas été retenu par le parquet.

Le prénom du mis en cause mineur au moment des faits a été modifié

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information