À Tours, un homme est jugé depuis mardi 12 mars aux assises d’Indre et Loire. Il est accusé d’avoir étranglé son ex femme, trois mois après leur séparation. Après avoir échappé à la mort, elle raconte six minutes de lutte au sein de l'entreprise où elle travaillait.
"Je l'ai supplié d'arrêter" face à la cour d'Assises d'Indre-et-Loire, elle relate six longues minutes de luttes, "il voulait aller jusqu'à ma mort". Le 26 août 2021, peu avant 14h, Christophe entre dans l'entreprise de son ex-compagne, à Joué-les-Tours, ceinture à la main.
"On se demande comment cette femme a pu survivre" assure son conseil Me Aude Gruninger, au micro de France 3 Centre-Val de Loire. À ses yeux, l'intention de "donner la mort" ne fait aucun doute, "il arrive avec cette ceinture sur laquelle il a déjà fait un nœud".
Une ceinture, à mains nues, puis avec un câble électrique
Au cours d'une lutte pour survivre, la rescapée réussit à faire tomber la ceinture, Christophe poursuit à mains nues, puis arrache un câble électrique, arraché d'un ventilateur. "Ses yeux portaient la mort" dira spontanément aux enquêteurs la témoin, qui passait en voiture devant les lieux, et recueille ce jour-là en premier la victime.
"J'ai connu un film d'horreur" poursuit la victime dans la grande salle des Assises du palais de justice de Tours. Venue du Kazakhstan avec son premier enfant après avoir rencontré Christophe sur internet en 2013. Mariés rapidement après son arrivée, elle lui annonce la rupture trois mois avant les faits. Dans le box des accusés, Christophe, cheveux courts et grisonnants, regarde dans le vide. Lui réfute la volonté de tuer son ancienne compagne.
La séparation, point d'orgue des passages à l'acte
Au cœur des passages à l'acte, la séparation reste le point d'orgue, souvent non acceptée par des conjoints qui exerçaient une emprise. "Il me contrôlait, il m'épiait" détaille la presque quinquagénaire. Elle compte ainsi parmi les 190 femmes ayant subi une tentative d’homicide en 2021.
Ce mercredi 13 mars, Christophe aura la parole. Pour Me Cécile Bertault, son avocate, "les faits décrits par la victime ne sont pas exactement ceux qu'il y a dans le dossier. Ces déclarations devront être confrontées aux opérations du médecin légiste et aux constatations médicales".
Au terme de trois jours d'audience, le verdict est attendu jeudi 14 mars dans la journée. L'accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité.