Afin d’accompagner les personnes sans domicile fixe, la ville de Tours avait aménagé un site près des bords de Loire. Ce choix du quartier Sainte-Radegonde, en zone inondable, était provisoire. Les "tiny-houses", des petits préfabriqués et des caravanes, déménageront donc en janvier prochain vers un terrain plus central, localisé près de la gare de Tours.
Rue Edouard Vaillant, en face de la salle de spectacle du Bateau-Ivre, les pelleteuses s’activent. Elles préparent l'espace qui accueillera les 14 "tiny-houses", un vaste terrain de 4000m2, appartenant à la SNCF.
Prévu comme un tremplin, le dispositif est porté par la préfecture et la ville de Tours. Une cinquantaine de SDF ont été identifiés par des maraudes, mais seuls 19 ont voulu tenter l’aventure il y a 14 mois. Quatorze minuscules maisons, des "tiny-houses "sont mises à leur disposition. "Il faut y voir un tremplin, une chance", explique Marie Quinton, Adjointe déléguée au logement, à la politique de la ville et à la lutte contre l’exclusion. "Ce dispositif s’adresse à ceux que nous appelons les grands exclus, des personnes au parcours de vie souvent très difficile. Elles sont fréquemment accompagnées d’animaux et ne recourent plus au 115 pour de l’hébergement d’urgence."
Certains ont dû réapprendre des bases oubliées depuis 10, 15, voire même 20 ans, comme tout simplement faire le ménage. Se sociabiliser passe pour certains par la reprise d’un travail. Pour d’autres l’expérience s’est déjà soldée par un échec... 14 personnes vivent encore au quartier Sainte Radegonde.
"Ce site n’était pas notre choix premier. Nous avions peur qu’il soit trop excentré, mais au final nous en étions très satisfaits", raconte Christelle Dehghani, Directrice de l’association Entraide Solidarité. "Là nous allons nous retrouver dans l’hypercentre. Nous allons devoir être vigilants pour que ces anciens SDF se sentent en sécurité."
Le site sera fonctionnel fin janvier 2023
Le coût du projet, essentiellement à la charge de l’état, s’élève à 322 000 euros. Le site sera fonctionnel fin janvier 2023 pour deux ans reconductibles. Ce lundi 7 novembre, les habitants de la rue Edouard Vaillant, ont été avertis de l'opération.
"A la demande des résidents", explique l'association, " les sans-abris devront s’engager à signer une chartre très précise. Toute violence entraînera l’exclusion du lieu. "On veut faire accepter ce site par le voisinage ; c’est là-dessus que nous travaillons ", ajoute Marie Quinton. À cet effet, une rencontre entre les sans-abri et les riverains est prévue. Ils se partageront une galette des rois.