La président de l'université de Tours s'est dit "indigné" mercredi "des "violences et des dégradations" commises sur l'un de ses sites, une version contestée par le collectif interprofessionnel qui occupe les lieux depuis lundi pour protester contre la réforme des retraites.
Une pré-plainte pour "dégradation et acte de vandalisme" a été déposée par l'université, qui a constaté des "tags" et des dégâts "sur les grilles et portes" du bâtiment, a précisé l'université à l'AFP.
"L'occupation du site des Tanneurs a donné lieu à des violences et des dégradations. Le président de l'université de Tours s'en indigne", a écrit l'institution dans un communiqué.
Les activités pédagogiques, scientifiques, culturelles et administratives du site des Tanneurs sont suspendues ou annulées jusqu'à nouvel ordre,
a annoncé l'établissement. "Le droit légitime d'exprimer ses opinions ne doit en aucun cas conduire à des dégradations matérielles qui portent atteinte non seulement aux conditions d'études des étudiants mais aussi au cadre de travail des personnels universitaires. L'exposé et la défense des conceptions politiques et philosophiques doivent respecter une certaine mesure", conclut l'université.
De son côté, le Collectif interprofessionnel 37 s'est aussi dit "indigné" de la réaction de la présidence de l'université, lui reprochant de "dénoncer des dégradations matérielles bien mineures par rapport aux violences physiques infligées par un groupuscule d'extrême-droite aux étudiants mobilisés". Des "violences scandaleusement passées sous silence", a-t-il insisté dans un communiqué transmis à l'AFP.Le collectif, qui comprend notamment des étudiants, des lycéens, mais aussi des cheminots et des enseignants, s'est plaint "d'avoir été attaqué par des membres d'un groupuscule d'extrême-droite casqués et cagoulés" tôt mercredi matin.
Les 70 à 80 personnes présentes à l'assemblée générale mercredi soir ont regretté les dégradations, rejetant la faute sur les auteurs de l'attaque, a constaté un journaliste de l'AFP présent à l'assemblée générale. Sur une vidéo diffusée sur le compte Twitter du journaliste Yves Souben de la Nouvelle République, on peut voir le saccage du hall de la fac des Tanneurs.
Le site des Tanneurs de l'université, situé en centre-ville de Tours, accueille 8.000 étudiants dans les départements Arts et Sciences humaines ainsi que Lettres et Langues.Des militants proches de l'extrême-droite ont tenté ce matin de débloquer la fac des Tanneurs à #Tours et saccagé le hall d'entrée du site.
— Yves Souben (@YvesSouben) January 15, 2020
(vidéo filmée par les occupants) pic.twitter.com/GYEvWW87sy