C'est une grève qui signe un ras-le-bol général : à Tours, 80 % des conducteurs de Fil Blanc sont en grève depuis le 30 janvier. Une première pour ce service de transport de personnes en situation de handicap. Les conducteurs alertent sur leurs conditions de travail.
"Le Fil blanc c'est ce qui nous permet de vivre", pour Gilles Albert, l'enjeu est plus qu'important, mais cette grève, il la soutient. "Je ne leur en veux pas du tout : si je pouvais, je serais avec eux toute la journée" assure-t-il.
Il fait partie des 1 200 personnes en situation de handicap qui bénéficient du service de transport Fil Blanc à Tours chaque jour. 80% des conducteurs n'assurent plus leur mission depuis plus de dix jours pour protester contre leurs conditions de travail et de rémunération.
Transport de porte à porte
Sans ces chauffeurs, la vie des personnes accompagnées devient compliquée. Faire ses courses, sortir, ou tout simplement se rendre au travail, autant d'activités qui ne sont possibles que via Fil Blanc pour elles. "En leur faisant bénéficier d'un transport personnalisé de porte-à-porte" précise le site internet de la structure. "S'ils ne sont pas là, je n'ai plus de vie sociale" affirme tout simplement Denis Pisciottia, lui aussi usager.
En grève depuis le 30 janvier
"Je m'excuse pour tous les usagers, mais regardez où on en est ?" Depuis le 30 janvier, Loïc Cochot fait partie des dix-sept conducteurs Fil Blanc, sur vingt-cinq, en grève. C'est une première en trente ans d'existence.
Aucun accord n'a pour l'instant été trouvé avec la direction. Sollicitée, celle-ci ne souhaite pas communiquer et affirme que " les discussions sont en cours."
Une mission entre le transport et l'aide à la personne
À mi-chemin entre l'aide à la personne et le transport, les conducteurs de Fil Blanc expriment leur épuisement face à une direction qui n'accède pas à des demandes pourtant élémentaires : l'accès à des sanitaires sur le réseau.
Les WC sont disponibles pour leurs homologues salariés de Fil Bleu, le transport urbain de Tours, mais eux attendent des clés pour accéder à ces toilettes destinés aux chauffeurs de bus. En attendant c'est la débrouille, en allant chez des usagers, ou dans des restaurants.
Le tout avec des amplitudes horaires très larges et un salaire d'entrée proche du SMIC. "On attend qu'une chose, ce sont de vraies garanties pour pouvoir redonner de l'autonomie à nos usagers" affirme Loïc Cochot.
Au cœur de 25 communes tourangelles, ces utilitaires adaptés transportent leurs clients de "7h le matin à 1h le soir", 363 jours sur 365. Seuls les 25 décembre et 1e mai sont chômés.
Avec Klervi Dalibot