Le pont Wilson à Tours est aujourd’hui dédié aux cyclistes, aux piétons et à la circulation du tramway. Auparavant situé sur l’axe très fréquenté de la Nationale 10, le célèbre ouvrage de la cité tourangelle a connu un événement catastrophique en 1978.
Le dimanche 9 avril 1978 à 9h27, le pont Wilson s’effondre sous le regard impuissant de ses habitants. La catastrophe n’a pas fait de blessé, cependant les conséquences se font sentir pendant plusieurs semaines pour la population de Tours et à proximité : rupture d’une canalisation d’eau, coupure d’électricité, difficulté de circulation automobile.
L'effondrement
Le 9 avril 1978 à 9h27, un automobiliste s’engage sur le pont Wilson en direction Nord, à son passage la pile 2 du pont s’affaisse et une partie de l’arche 2 s’écroule, l’arche 3 est quant à elle disloquée. Clairvoyant, l’automobiliste accélère pour rejoindre l’autre extrémité du pont.
J'ai senti un vide sous moi...et puis j'ai accéléré pour remonter
M. Oliveron, automobiliste sur le pont Wilson le 9 avril 1978Antenne 2
Le pont Wilson, long de 440 mètres et fort de 15 arches continuera de s’écrouler cet après-midi du 9 avril, le lendemain les piles 4 et 5 ainsi que les arches 5 et 6 s’effondrent, enfin le 3 mai 1978 la première pile et la première arche s’écroulent à leur tour. Population et curieux assistent impuissants à ce funeste spectacle, le pont de pierre est détruit à plus de 30 %.
Les jours d'après
Les conséquences de la catastrophe sont immédiates dans la vie quotidienne des tourangeaux. Les deux seules canalisations d’eau potable venant de la rive droite sont rompues par l’effondrement et privent 110 000 habitants d’accès à l’eau courante.
Une canalisation de secours est alors installée sur la passerelle du pont de fil les jours suivants et les tourangeaux seront aussi approvisionnés en eau potable par convoi de wagon citerne. Autres répercussions pour une partie de la population : des coupures de circuits téléphoniques et d’électricité.
La circulation sur la nationale 10, qui relie Paris à la frontière espagnole au sud de Bordeaux, est dense à l’époque et elle emprunte le pont Wilson. Logiquement la coupure de cet axe à la circulation créé d’importants embouteillages, des mesures sont alors prises pour dévier la circulation vers trois autres ponts de la ville. Puis la direction des routes décidera de la création de deux ponts provisoires inaugurés en juillet 1978 et mars 1979.
La reconstruction
En décembre 1978, le maire de Tours Jean Royer, propose aux tourangeaux de se prononcer sur la reconstruction du pont Wilson. Par référendum, les habitants se prononcent pour une reconstruction du pont à l’identique avec un renforcement de la partie du pont qui n’a pas subi de dégât.
Les travaux de reconstruction débutent le 8 août 1980 et s’achèvent en juillet 1982 pour un montant de 81 millions de francs entièrement financé par l’Etat. L’accès au célèbre pont de pierre tourangeau est rendu aux habitants le 18 septembre 1982.
La catastrophe du pont Wilson entraine une vaste campagne d’inspection des pont ligériens, ces vérifications détaillées mettront en évidence des risques majeurs sur les fondations du pont de Beaugency dans le Loiret et des travaux seront entrepris.