Après avoir annulé leur représentation, ce samedi 3 juin, les musiciens de l'orchestre symphonique de Tours restent mobilisés pour réclamer de meilleures conditions de travail et dénoncer le manque d'investissement des collectivités territoriales.
Un combat par le silence. Les musiciens de l'orchestre symphonique de Tours ont posé leurs instruments pour dénoncer la précarité grandissante de leur métier. Ce 3 juin, devant une salle comble venue assister à leur spectacle, les musiciens ont annoncé qu'ils ne se produiraient pas sur scène.
Une forme de grève inédite dans la région : "Nous n'avions plus le choix. Nous avons interpellé le public, fait une pétition, provoqué des retards de lever de rideau et là, ce n'était plus possible. Donc nous avons mis nos menaces à exécution", se désole le timbalier de l'orchestre, Yannick Guillot.
C'est terrible. Le métier que nous avons choisi depuis très longtemps, c'est de jouer, de faire de la musique avec un public en face, de partager des émotions. C'est un crève-cœur.
Yannick Guillot, timbalier solo de l'orchestre symphonique de Tours
Un choix difficile pour ses musiciens qui s'étaient déjà mobilisés en décembre 2022 : " Ça a été très dur de prendre cette décision. On a été contraint de le faire, mais ça fait très mal au cœur", abonde la flûtiste Caroline Marcesseau.
"On a vu la situation se péricliter"
À en croire les musiciens, la situation est de plus en plus difficile : "Il y a quelques années encore, il y avait une espèce de "plein-emploi". À chaque opéra, on a joué trois fois. Et puis, au fur et à mesure, on a vu la situation se péricliter", explique Yannick Guillot.
Selon lui l'orchestre est ainsi devenu une "variable d'ajustement", pour les collectivités : "C'est comme à la maison. Vous payez vos dettes et ce qu'il vous reste, vous pouvez en faire ce que vous voulez".
De quoi pousser les artistes à réclamer des postes en CDI pour pérenniser leur emploi. Les musiciens rappellent que le Centre-Val de Loire est la seule région de France sans orchestre permanent.
Une prochaine mobilisation est prévue le week-end du 13 juin. Reste à savoir si la musique résonnera à nouveau au sein de l'opéra.
Avec Klervi Dalibot