Le bio traverse une crise sans précédent. Ainsi, la vente de produits laitiers bio a baissé de 23 % depuis 2019. Face à ce constat, une laiterie d'Indre-et-Loire mélange la moitié de son lait bio à du lait conventionnel pour soutenir la filière.
Le marché du lait bio est en crise. À la laiterie de Verneuil, coopérative historique dans le sud de l'Indre-et-Loire, la moitié du lait bio est mélangée au lait conventionnel pour éviter de le jeter et pour soutenir les producteurs.
126 producteurs de lait
Dans les caddies des clients, les produits laitiers bio se font rares. "J'aide les producteurs en achetant du lait au juste prix mais pas de bio, c'est trop cher", explique une cliente. Au vu des faibles ventes de son lait bio, la laiterie de Verneuil ne peut valoriser en bio que la moitié du lait qui arrive. Le reste est mélangé à un lait conventionnel certifié sans OGM.
Une crise passagère ?
"La coopérative paie les éleveurs au prix du bio 90 euros de plus les 1 000 litres, la coopérative a décidé de prendre en charge financièrement le soutien à la filière" explique Denis Raguin, le président du conseil d'administration de la laiterie de Verneuil.
Pour les sept producteurs de lait bio de la coopérative, la situation est difficile, mais est perçue comme un moindre mal au vu de l'ampleur de la crise. "Quand on fait du bio, on n'arrête pas comme ça, on sait que c'est une crise passagère. Il faut que les consommateurs nous suivent et que les élus répondent à leurs engagements, notamment sur la seconde loi Egalim qui impose 20% de bio dans les cantines".
Quel avenir pour la production bio ?
Au vu de la crise de la demande qui ne cesse de durer, la question de l'avenir de la production bio peut se poser. La laiterie de Verneuil ne pourrait pas tenir cette situation très longtemps. La preuve, la coopérative n'accompagne plus la conversion d'éleveurs en bio depuis un an et demi, de peur de ne pas pouvoir écouler leur lait.