La question prioritaire de constitutionnalité déposée par la fille de Louis Boistard a été étudiée ce jeudi 27 juin à Paris. Le verdict est tombé ce vendredi 28 juin : la demande de la fille du garde-chasse abattu est rejetée et ne sera pas transmise au Conseil constitutionnel.
En décembre 1946, le garde-chasse Louis Boistard était abattu. Raymond Mis et Gabriel Thiennot, deux chasseurs, étaient condamnés pour meurtre, dans la Brenne en Indre.
Clamant leur innocence, les deux accusés prétendaient avoir avoué "sous les coups des forces de l'ordre lors de leurs gardes à vue". Ils avaient été graciés par le président René Coty, en 1954, sans avoir été innocentés.
Décédés, les deux hommes font toujours couler de l'encre et leurs proches ont obtenu, en octobre dernier, le droit à un procès en révision. Ce qui ne manque pas de faire réagir la fille de Louis Boistard.
En octobre 2023, la commission d'instruction de la cour de révision ordonnait le réexamen de l'affaire, ouvrant ainsi la voie à une potentielle réhabilitation des condamnés. Ils se sont toujours déclarés innocents.
La loi votée en 2021 pour annuler les aveux obtenus sous la violence est, en effet, mise en cause par la partie civile. Une trentaine de pièces du dossier ont ainsi été annulées et le procès en révision permis.
Un procès en révision maintenu pour cet automne
La fille du garde-chasse, aujourd'hui âgée de 82 ans, n'a jamais cessé son combat. Elle a déposé une question prioritaire de constitutionnalité, ou QPC. Le verdict est tombé au matin de ce vendredi 28 juin : la QPC est rejetée et ne sera pas transmise au Conseil constitutionnel.
Le procès en révision se tiendra bien, comme prévu, durant l'automne 2024. Selon l’avocat de Mis et Thiennot, il n’y a ni appel ni recours possible. Sollicité par France 3 Centre-Val de Loire, l'avocat de partie civile ne nous a pas encore répondu.