C’était une décision très attendue par les 279 salariés de l’entreprise. Depuis Avril dernier, Alvance Wheels, dernier fabricant de jantes alu en France est sur la sellette. Il ne leur reste que quelques jours, jusqu’au 9 novembre exactement pour présenter un projet viable.
Que vont devenir les 279 salariés, spécialisés dans une activité qui n’existe plus ailleurs. Les questions sont nombreuses dans leurs têtes et la décision du tribunal de commerce de Paris ne va pas les effacer. Ceux qui sont en grève depuis lundi n’arrivent pas à savoir ce qu’ils espèrent au fond d’eux-mêmes.
En accordant jusqu’au 9 Novembre prochain pour présenter un plan viable, ils savent tous que les chances diminuent comme peau de chagrin. Le couperet est tombé : en l’absence de garanties suffisantes le tribunal prononcera la liquidation judiciaire. Une lente torture et un gâchis incroyable. C’est ce qui domine dans l’esprit de tous ceux qui suivent de près cette saga industrielle.
Ce matin, le ministre déléguée à l’industrie Agnés Pannier-Runacher, invitée de nos confrères de France Bleu Berry a d’ailleurs reconnu "c’est une histoire qui aurait probablement dû être gérée depuis une dizaine d’années pour faire en sorte que les salariés puisse offrir le produit qui soit le plus compétitif possible". Autrement dit, Renault ne compte pas faire un geste en faveur d’Alvance Wheels, confronté à la "concurrence féroce" des constructeurs automobiles, comme l’explique la ministre.
Ils ont les savoir-faire, mais pas l’outil de travail qui va avec.
La "solution industrielle crédible" qu’elle appelle de ses vœux, et qu’elle déclare continuer à chercher ne se fera, qu’avec des sacrifices en matière d’emplois. C’est ce qui ressortait clairement de son intervention m matinale. L’activation d’une "mission choc industriel".
Dans le cadre du programme territoires d’Industrie, la ministre a déclenché la mission choc industriel, une équipe commando pour voir sur place avec tous les partenaires, politiques, industriels, où accélérer des projets pour résorber le choc des licenciements, car la ministre l’a clairement déclaré "sur le site d’Alvance Wheels, si on a une solution, elle risque de pas être avec l’ensemble des salariés".
Du côté des syndicats, après la douche froide de la semaine passée, où les deux repreneurs déclarés avaient subitement jeté l’éponge, c’est quand même la première fois que l’entreprise en difficulté se retrouve avec si peu de repreneurs potentiels, on sait que le travail va encore être long et difficile pour défendre au mieux les intérêts des salariés.
Une fin d'histoire incertaine
Il faut réussir à maintenir l’harmonie entre tous au sein de l’entreprise et essayer de minimiser la casse humaine qui se profile. Dès ce matin des ouvriers réagissaient très négativement aux propos de la Ministre. Ce qu’ils veulent ce sont des solutions pour garder un métier auquel ils tenaient. Beaucoup n’admettent pas que les constructeurs automobiles fassent délibérément le choix de l’étranger pour se fournir en matériels. Et que l’état ne fasse pas pression sur eux.
Comment vont-ils réagir après l’annonce de la décision du tribunal, qui sonne comme un glas La solution qui consiste à faire pression sur les constructeurs, et notamment sur Renault dont l’Etat est actionnaire ne semble pas à l’ordre du jour du côté gouvernemental. Vendredi, la Ministre rencontrera en visio conférence les représentants du personnel et les syndicats de l’entreprise.
Plus que jamais la période est critique. Les salariés vont devoir décider de reprendre le travail demain, où entamer une lutte de la dernière chance.