"Ça n’arrivera peut-être qu’une fois dans ma vie de présidente", 10 tonnes de nourriture récoltées pendant les JO à Châteauroux

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10 tonnes de nourriture ont été récupérées par la banque alimentaire de l'Indre pendant les Jeux olympiques à Châteauroux.
10 tonnes de nourriture ont été récupérées par la banque alimentaire de l'Indre pendant les Jeux olympiques à Châteauroux. ©France 3 Centre-Val de Loire

La banque alimentaire de l'Indre a, pendant vingt jours, récupéré les surplus de nourriture des trois sites olympiques de Châteauroux. Une collecte exceptionnelle qui profite aux plus démunis.

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La scène se répète presque quotidiennement depuis le 19 juillet. Un coup de téléphone de Paris 2024 et, quelques minutes plus tard, Jean-Michel est déjà au volant d'un camion frigorifique de la Banque alimentaire de l'Indre. Pour ce bénévole, chef de projet JO, direction l'un des trois sites olympiques de la ville de Châteauroux, celui de la chapelle.

Des produits des quatre coins du monde

Il faut y récupérer les denrées alimentaires non-consommées par les athlètes et leur staff. Il s'agit ici du surplus laissé par les trois délégations accueillies sur le site, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon.

Accompagné par Rachida, salariée de la banque alimentaire, ils viennent ensemble de remplir huit caisses de nourriture avant de les charger dans le camion. "Nous avons ramassé du riz, des boîtes de sardine, de thon, des barres de céréales, des conserves de poisson, des nouilles chinoises, du coréen et un petit peu d'hygiène", énumère Rachida.

Sur ce site, pas moins de 66 kilos de produits qui proviennent de la partie est de la planète ont été récoltés en quelques minutes. Au terme de la matinée et de multiples allers-retours, la balance s’alourdit un peu plus. Deux tonnes de nourriture ont finalement été amassées par la petite équipe. "C’est vraiment énorme en terme de quantité", n’en revient toujours pas Rachida.

Une convention signée entre Paris 2024 et la Fédération des banques alimentaires

Ce surplus de quantité a, lui, été anticipé par les organisateurs, le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 (Cojo). C’est pourquoi une convention a été signée avec la Fédération des banques alimentaires. L’objectif est triple, limiter le gaspillage alimentaire, réduire le bilan carbone de l’évènement pour en faire bénéficier les plus démunis.

Il faut dire qu’avec près de 60 tonnes de nourriture livrées pour nourrir les près de 400 athlètes à Châteauroux, les organisateurs avaient vu les choses en grand.

A cela, il faut ajouter la nourriture locale apportée par les délégations étrangères. "Ça a été un flux continue depuis le 19 juillet", explique Marie-Dominique Patureau de Mirand, présidente de la banque alimentaire de l’Indre.

Et cela se ressent en entrant dans l’entrepôt. Les espaces vides se font rares. Même chose dans la chambre froide où les cagettes s’empilent. Les fruits et légumes n’ont même pas encore eu le temps d’être triés "C’est très provisoire mais on a été appelés au dernier moment ce matin pour venir récupérer de nouvelles denrées".

Des produits récupérés inhabituels

Cette collecte olympique a de nombreux motifs de satisfaction comme celui de récupérer des produits qui diffèrent de d’habitude. "On a du fromage, beaucoup de yaourts, du congelé ce qu’on n’attendait pas", détaille la présidente. Mais après la ramasse, la mission ne s’arrête pas là. Il faut ensuite peser, trier puis répartir la nourriture dans les différentes commandes.

10 tonnes de denrées récoltées, c'est une aubaine !

Marie-Dominique Patureau de Mirand, présidente de la banque alimentaire de l'Indre

Un travail qui est d’autant plus conséquent que le volume de nourriture ramassé en vingt jours est…colossal. Il vient de dépasser les 10 tonnes ! "C'est énorme. C'était inattendu. Ça n’arrivera peut-être qu’une fois dans ma vie de présidente", s’exclame Marie-Dominique Patureau de Mirand. "Ça nous a surpris mais c’est super. Avec la présidente on a déjà contacté les associations pour qu’elles viennent récupérer ce dont elles ont besoin", dit Rachida.

Les Jeux olympiques terminés à Châteauroux, c’est en effet une sorte de course contre la montre qui s’est à présent enclenchée. La nourriture doit être écoulée le plus rapidement possible en fonction des dates de péremption.

La banque alimentaire redistribue uniquement à ses partenaires. Ils sont 68 dans le département, associations à épicerie solidaires. "La vraie difficulté pour nous c’est qu’au mois d’août certaines associations sont fermées. La collecte ne va donc pas pouvoir bénéficier à tout le monde", explique Marie-Dominique Patureau de Mirand. "Mais rien ne se perd. On est la brigade anti-gaspi", ajoute-t-elle en se voulant rassurante.

Une collecte redistribuée à 68 partenaires du département

Alain et Robert font partis des premiers partenaires à avoir été contactés par la banque alimentaire. Ils sont bénévoles dans une épicerie solidaire à Châtillon-sur-Indre. Ils viennent de remplir leur cargaison de yaourts, de pommes de terre cuites ou encore de saumon.

Une cinquantaine de leurs bénéficiaires profiteront de cette collecte exceptionnelle. "Les quantités sont plus importantes. On a des plats préparés qu’on n’a pas en temps normal. Nos bénéficiaires aiment bien. Ça permet de diversifier. Ils n’ont pas toujours la même chose", se satisfait Alain.

Robert, lui, souligne l’importance de cette collecte, dans un contexte actuel difficile et marqué par l’augmentation de la précarité. "C’est de plus en plus dur pour tout le monde même pour ceux qui donne."

L'idée c'est que le monde sportif pense à nous. En plus des mécènes et des supermarchés, il faut absolument qu’on diversifie nos modes d’approvisionnement.

Marie-Dominique Patureau de Mirand, présidente de la banque alimentaire de l'Indre

La banque alimentaire de l’Indre le sait plus que bien. Elle subit elle aussi ce contexte et souhaite trouver d’autres sources de dons que ceux provenant des mécènes et des supermarchés. "C’est important pour nous de montrer que la banque alimentaire existe et qu’elle a beaucoup de besoins".

Cette association avec Paris 2024 est considérée comme une aubaine. "L’idée c’est qu’on pense à nous. Il y a toujours du surplus dans les évènements sportifs. On est réactif, on est là. Il faut absolument qu’on diversifie nos modes d’approvisionnement."

Avec cette collecte exceptionnelle, la banque alimentaire a montré qu’elle savait relever des gros challenges. Ces membres vont désormais pouvoir souffler deux semaines à l’occasion de la pause estivale. Mais la reprise s’annonce tout autant... sportive. Avec les Jeux Paralympiques, Jean-Michel et toutes les équipes seront de nouveau mobilisés. Il faudra remettre le contact sur le camion frigorifique.

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