Les panneaux des 241 communes de l’Indre ont été décrochés par les agriculteurs. Rassemblés ce vendredi 18 octobre au soir devant la préfecture de Châteauroux, c’est tout un secteur qui se mobilise.
C’est une première action coup de poing. Toutes les communes du département ont vu leurs panneaux d’entrée ou de sortie être retirés en quelques heures. Une opération menée par les syndicats des Jeunes Agriculteurs de l’Indre et par la FDSEA 36 (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) qui veulent être entendus.
"J’ai retiré une vingtaine de panneaux, nous montre Vincent Perré, qui travaille pour une entreprise agricole. On a le sentiment de ne pas être écoutés par rapport aux besoins du monde agricole aujourd’hui. On veut montrer qu’on est là. L’agriculture se mobilise et il est important de la défendre."
9 mois après la crise qui avait secoué le monde agricole en entraînant des séries de manifestations et de blocages routiers dans tout le pays, la colère ne semble pas s’être apaisée. "L’État se moque de nous et nous prend pour des imbéciles. Des subventions promises ne tombent pas. Sur les aides à l’installation par exemple, ça fait un an qu’on les attend", témoigne l’éleveur de vaches laitières Jean-Baptiste Piget. Une lassitude généralisée qui s’accentue cette année par une météo particulièrement capricieuse. Les récoltes ne sont pas bonnes.
"L’état nous balade, on veut aussi faire balader l’État"
Plusieurs revendications et slogans étaient ainsi placardés le 18 octobre au soir sur la grille de la préfecture de Châteauroux en compagnie des 241 panneaux des villes du département. Mélanie Soulasbarreault, présidente des Jeunes Agriculteurs de l’Indre, restait ferme : "L’état ne nous a pas entendus et, depuis la dissolution de l’assemblée, c’est encore pire. On a pris ces panneaux pour montrer que, nous aussi, on peut balader l’État, comme eux, ils nous baladent."
Cette première mobilisation pourrait en entraîner d’autres. Les réclamations, elles, restent les mêmes qu’en début d’année : l’obtention d’une réduction des démarches administratives, plus de cohérence dans les normes exigées et une meilleure qualité de vie.