Comment assurer la survie du parti Les Républicains ? La question ne s'est jamais autant posée que depuis le score historiquement bas réalisé par Valérie Pécresse lors de ce premier tour de l'élection présidentielle. Dans l'Indre, certains élus sont unanimes : ils se tourneront vers Emmanuel Macron au second tour et ne s'interdisent une discussion avec LREM à l'occasion des législatives.
"Au moins la moitié de nos électeurs potentiels ont soutenu Emmanuel Macron, mais ça ne veut pas dire que la droite centrale française est morte" se rassure Nicolas Forissier, député LR de la deuxième circonscription de l'Indre. Certes, une grande partie des électeurs ont voté "utile" le 10 avril en plaçant le bulletin Emmanuel Macron dans l'urne mais il faut aussi dire que le programme présenté par Valérie Pécresse a de nombreuses similitudes avec celui du chef de l'État.
La candidate n'a su réunir que 4,8% des électeurs, ne parvenant pas à atteindre les 5% nécessaire au remboursement de sa campagne. Elle en appelle d'ailleurs depuis le 11 avril aux dons pour la "survie de la droite républicaine".
En guise d'explication, le député Nicolas Forissier évoque une décision de son parti : le choix très tardif de la candidate à l'élection présidentielle. Valérie Pécresse n'a disposé que de cinq mois pour faire campagne, qui plus est dans un contexte géopolitique des plus chaotiques à cause de la guerre en Ukraine. Ce reproche est partagé par Gil Avérous. Le maire LR de Châteauroux aurait préféré que "le président du parti [Christian Jacob] ait vocation à être candidat à la présidentielle, comme sous Chirac et Sarkozy".
Simple appel à ne donner aucune voix à Marine Le Pen
Rares sont les fois où Les Républicains sont apparus aussi divisés. Alors que Valérie Pécresse a clairement annoncé qu'elle voterait Emmanuel Macron pour ce second tour de l'élection présidentielle, Eric Ciotti déclarait sur TF1 dimanche soir qu'il se tournerait vers Marine Le Pen. Dans cette configuration, Nicolas Forissier craint un "risque de scission de ce parti si aucun accord n'est trouvé. Ce sera lourd de conséquence".
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— franceinfo (@franceinfo) April 10, 2022
?️ "Ce soir, je suis profondément inquiète : l'extrême droite n'a jamais été aussi proche de l'emporter", poursuit Valérie Pécresse qui appelle à voter pour Emmanuel Macron
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Dans l'urgence, un conseil stratégique s'est tenu ce lundi 11 avril à 10h, au siège du parti à Paris, afin de décider des directives à donner aux électeurs. À 116 voix sur 130, un texte assurant " qu'aucune voix ne doit se porter sur Marine Le Pen" au second tour a été voté. Le maire de Châteauroux, qui s'est abstenu, aurait préféré que le parti "aille plus loin en appelant à voter pour le président de la République parce que la situation aujourd'hui n'est plus celle de 2017". Quelques heures après ce vote, il a d'ailleurs annoncé sa démission de son poste de président du comité des maires LR, "par souci de cohérence".
Un lien entre ces 2 infos ? Lundi, @GilAverous, maire de Châteauroux, annonce qu'il quitte ses fonctions chez LR, en désaccord avec la ligne de son parti ( @F3Centre).
— Antoine Denéchère (@AntoineDen) April 12, 2022
Peu après, une visite de @JeanCASTEX à Châteauroux ce mardi est annoncée, dans le cadre de la campagne pic.twitter.com/tLWhdtihuR
En route vers les législatives
Après la défaite de la Présidentielle, les deux élus, comme nombre d'autres Républicains, se projettent déjà sur le prochain scrutin : les législatives, qui se tiendront les dimanches 12 et 19 juin 2022. Pour Gil Avérous, il est nécessaire que le parti conserve son indépendance pour ces élections. "Ma vision des choses, c'est que nos candidats y aillent sous notre étiquette, et en fonction des forces on ne s'interdit pas de discuter" explique le maire LR de Châteauroux. " Les meilleurs seront choisis par les électeurs et ceux qui seront élus décideront de travailler avec des partis qui ne sont pas extrémistes et qui partagent les mêmes idées que nous."
Au lendemain de cette élection, il faut accepter la main tendue par Emmanuel Macron pour composer une majorité présidentielle
Gil Avérous, maire LR de Châteauroux
Quant à lui, Nicolas Forissier croit en la force des élus Républicains pour ces élections. "On est très ancrés dans les territoires. Il faudra essayer d'avoir une position commune, dans l'intérêt du pays". Reste à savoir qui l'emportera dimanche 24 avril. Car si le dernier sondage, réalisé par Opinionway pour Les Echos et Radio Classique, donne Emmanuel Macron gagnant avec 54% des voix, il demeure une variable : vers qui se tourneront les électeurs du candidat La France insoumise arrivé en troisième position, Jean-Luc Mélenchon ?