Un jeune homme d'une vingtaine d'années a été poignardé à mort dans la nuit du 6 au 7 juin, place Voltaire à Châteauroux. Après ce quatrième meurtre en 40 jours dans la capitale indrienne, le préfet et le maire (divers droite) Gil Avérous ont tenu une conférence de presse conjointe pour annoncer des nouvelles mesures pour la sécurité.
La préfecture de l'Indre et la mairie de la ville ont annoncé ce lundi des mesures conjointes pour "rétablir le calme sur le territoire" après une série de quatre homicides en six semaines à Châteauroux.
Bien que ces homicides n'aient rien à voir les uns avec les autres, force est de constater au regard des statistiques que depuis le début de l'année, les chiffres de la délinquance ont augmenté par rapport à 2022, explique Thibault Lanxade, le préfet de l'Indre. Il y a eu un meurtre en 2022 à Châteauroux, zéro en 2023. Selon la préfecture et la mairie, trois sujets sont au centre des drames que connaît le chef-lieu de l'Indre : l'alcoolémie, les attroupements ainsi que la consommation et vente de stupéfiants.
Et justement, depuis vendredi, un arrêté "interdisant toute vente d'alcool dans les points de vente de la ville de Châteauroux entre 21 heures et 7 heures le lendemain" a été établi jusqu'au 26 juillet, couplé à un second arrêté anti-rassemblement datant du mois d'avril, a affirmé le préfet.
Le maire en appelle à la responsabilité des établissements qui vendent de l'alcool (notamment aux mineurs)
En matière de sécurité, "tout ce qui relève de mon autorité a été fait", déclare Gil Avérous. "Les effectifs de police municipaux ont été augmentés, on a installé des caméras de sécurité, on est passé à un armement le plus complet possible, mais tout ne peut pas être de la responsabilité des autorités, de la police nationale ou municipale !" assène le maire. "La gestion de la clientèle alcoolisée des bars et discothèque est un vrai problème".
Quand je vois sur les réseaux sociaux certains établissements faire la promotion de bouteilles d'alcool avec des jeunes, et dans ces mêmes établissements, on a le panneau de lutte contre l'ivresse sur la voie public, il y a un petit décalage !
Gil Avérous, maire de Châteauroux
"Si on arrive à des situations qui dégénèrent à 3 ou 4 heures du matin, c'est qu'on a des jeunes qui se retrouvent dans ces établissements qui sont alcoolisés, vous rajoutez à cela la présence de plus en plus fréquente de couteaux et vous avec le cocktail d'une situation qui peut vite dégénérer, poursuit Gil Avérous. "C'est pourquoi j'en appelle à la responsabilité des établissements ! La situation doit nous amener à une prise de conscience, à un virage !". L'édile a précisé avoir demandé au préfet de prendre des sanctions contre certains établissements, "dont un bien connu du centre-ville" qui en est à son troisième avertissement en un an.
Renforts des forces de sécurité
Parmi les mesures prisent pour faire face à la situation, "une vingtaine de fonctionnaires de police arrivés depuis le 1er janvier permettent d'avoir un renforcement pérenne, notamment avec le recrutement de policiers adjoints", explique le préfet de l'Indre.
Un renfort qui sera accentué lors des Jeux olympiques avec "plus de 70 policiers complémentaires et 200 gendarmes dans le département", Châteauroux devant accueillir les épreuves de tir.
"On comprend l'émoi des Castelroussins" face à une situation "particulièrement inquiétante au regard de la démultiplication des faits sur une période assez courte", a déclaré le préfet, qui a précisé que des enquêtes étaient toujours menées par le service régional de police judiciaire (SRPJ) d'Orléans.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un homme de 25 ans a été tué à Châteauroux après une bagarre sur la voie publique, deux jours après le décès d'un homme de 24 ans dans un possible règlement de comptes lié au trafic de drogue.