Bientôt un an après la fermeture de la maternité du Blanc, une femme a donné naissance à une petite fille chez elle à Douadic, dans l'Indre.
Grosse frayeur pour cette jeune maman. Domiciliée à Douadic, près du Blanc, Myriam commence à ressentir des contractions dans la nuit du 9 au 10 mai. Quelques minutes plus tard, elle perd les eaux. Son mari appelle le SAMU, qui envoie une équipe d'ambulanciers. "Aucun médecin n'était disponible, ils voulaient me transférer", se souvient Myriam. Mais impossible de la transporter : l'accouchement a déjà commencé.
"Le cordon s'est enroulé autour de son cou"
"Le Samu n'avait personne sous la main. Je commençais à paniquer, les ambulanciers aussi", confie la jeune maman, d'autant plus qu'il s'agit de son premier enfant. Par chance, au même moment, une équipe du Smur de Châteauroux se trouve au Blanc pour une intervention d'urgence. Le médecin de l'équipe est dépêché auprès de la future mère."Le cordon de ma fille s'était enroulé deux fois autour de son cou, heureusement ce n'était pas serré, elle pleurait", poursuit Myriam. Rassurée par l'arrivée du médecin, elle met au monde une petite Leïla aux alentours de 4h du matin. En moins d'une demi-heure, tout est terminé.
Trois maternités... à une heure de route
Un mois plus tard, Leïla est en pleine forme, mais sa maman ne décolère pas. Douadic se situe à quelques minutes à peine du Blanc, où la maternité a fermé en 2018, et où Myriam aurait pu accoucher dans les meilleures conditions. Seules les maternités de Châtelleraut (qui suivait la future maman), Châteauroux ou encore Poitiers, à une heure de route, fonctionnent encore. "L'accouchement a duré à peine 24 minutes. Si j'avais fait le trajet, je l'aurais eue dans la voiture !"Ce n'est pas le premier accouchement mouvementé dans le sud de l'Indre, où les maternités sont désormais difficilement accessibles. Le 1er avril dernier, le collectif Cpasdemainlaveille, qui milite contre la fermeture des maternités, avait inauguré une "aire d'accouchement d'urgence" pour les femmes obligées d'accoucher sur le chemin de l'hôpital.
C'est d'ailleurs Myriam qui a alerté le collectif afin de faire connaître son histoire, qui n'a rien d'un cas isolé : "dans mon cas ça s'est bien fini, mais je pense qu'un jour il y aura des problèmes grave" achève la jeune maman.