Une aire d'accouchement d'urgence est inaugurée lundi 1er avril à Mézières-en-Brenne, dans l'Indre, par plusieurs associations, afin de protester contre les fermetures de maternités. Un poisson d'avril qui n'a rien d'une blague.
Ce n'est pas un poisson d'avril. Enfin, pas seulement. Le 1er avril, les associations mobilisées contre la fermeture de la maternité du Blanc en 2018 lancent une opération symbolique en ouvrant la "première aire d'accouchement d'urgence du département de l'Indre". Une action avant tout symbolique, mais que les collectifs, dont Cpasdemainlaveille, ont pris très au sérieux, allant jusqu'à faire réaliser des panneaux de signalisation sur mesure.
Une application pour sauver des vies
Avec la participation du comité de défense des usagers du site hospitalier du Blanc, le Parc naturel régional et la commune de Mézières-en-Brenne, l'objectif est d'alerter sur les dangers de voir fermer les maternités rurales, mais pas seulement. "Ce sera aussi l'occasion de présenter une application conçue pour aider, pas à pas, les futurs parents contraints de s'arrêter sur le bord de la route", explique Gwladys Foulatier, du collectif Cpasdemainlaveille.Développée par la Maternity Foundation, basée à Copenhague, l'application mobile "Safe Delivery" est utilisée dans plus de 40 pays, dont l'Inde, l'Éthipie et le Soudan. L'idée : permettre des naissances plus sûres dans des pays en voie de développement, où l'usage du mobile s'est largement répandu, comme en Afrique.
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Bientôt obligées d'accoucher dans les transports ?
"Un QR code permettant de télécharger l'application sera visible sur le panneau", poursuit Gwlady Foulatier, "et les personnes pourront la tester en temps réel, en présence d'une sage-femme". Objectif : sensibiliser aux gestes qui sauvent, au-delà de l'aspect symbolique de l'opération.Peu convaincu par les promesses d'Agnès Buzyn, le collectif compte sur le fait que l'initiative devienne virale, comme dans l'Eure où une aire similaire a également été ouverte. Même si personne ne veut voir des femmes obligées d'accoucher dans leur voiture ou leur salle à manger, force est de constater, pour la militante, que "dans ces territoires ruraux les constats sont les mêmes... les réponses qu'on nous fait aussi." Des réponses qui ne suffisent pas, pour le collectif.