242 plaignants, anciens salariés de la Halle d’Issoudun, passent devant la justice ce mardi 12 octobre, et réclament une reconnaissance du préjudice d'anxiété lié à l'amiante. Les débats sont déportés dans l’amphithéâtre de la cité du Numérique pour accueillir tout le monde.
C’est une audience très attendue. Le Conseil de Prud’hommes d'Issoudun, dans l'Indre, examine ce mardi 12 octobre une demande de reconnaissance du préjudice d’anxiété lié à l’amiante, déposée par 242 ex-salariés de La Halle. Les débats ont commencé ce mardi à 9h30 dans l’amphithéâtre Balsan, à la cité du numérique, un lieu capable d’accueillir tous les participants.
La fermeture de l’entreprise la Halle d’Issoudun a été prononcée en juillet 2020, laissant sur le carreau des salariés épuisés par des années de doute sur leur avenir. Un doute auquel s’ajoutait depuis peu l’angoisse d’avoir été exposés à l’amiante au dépôt Jean-Bonnefond, un des sites logistiques indriens de l'entreprise.
Sept ans de silence de la direction ?
La révélation avait été tardive, avec une première communication en 2017 et une connaissance approfondie des détails du dossier en 2019, peu de temps avant la fermeture. Les salariés avaient alors découvert que l’entrepôt était rempli d’amiante du sol au plafond, amiante qui se retrouvait également dans la poussière. Selon l’avocat issoldunois des salariés Daniel Guiet, la direction était au courant de cette situation depuis 2010.
Depuis 2002, la justice reconnait "la faute inexcusable de l’employeur lorsque les salariés sont exposés aux poussières d’amiante", selon le site WebLex. Un principe qui, dans les faits, ne se trouve pas souvent confronté à 242 cas. C’est même ce qui fait l’originalité de cette démarche. Des plaignants ont déjà vu leur préjudice reconnu, mais il s’agissait de dossiers individuels ou de petits groupes. La décision des Prud’hommes d'Issoudun est donc très attendue, et pourrait être historique.
Décision mise en délibéré
Après une matinée de débat, la décision a été mise en délibéré au 7 janvier 2022.