La direction du site de Fenwal dans l’Indre avait été attaquée par des salariés et anciens salariés devant le tribunal des Prud’hommes de Châteauroux. Celui-ci conteste la validité des licenciements.
C’est une victoire symbolique pour les salariés de Fenwal de Lacs près de la Châtre, dans le Sud de l’Indre. L’une des rares bonnes nouvelles depuis l’annonce d’un plan social en octobre 2014 au sein de l’entreprise.
Pour rappel, cette entreprise de produits pharmaceutiques est spécialisée dans la fabrication de poches et d'accessoires de transfusion sanguine. Le combat des salarié a mobilisé toute une région, rassemblant jusqu’à 6000 personnes.
A l’issue d’un long combat et processus judiciaire entamé en 2015 et passé par diverses phases, le tribunal des Prud’hommes a rendu sa décision ce lundi. Une décision en faveur des 31 ex-salariés qui contestaient la validité de leur licenciement. A noter qu'une autre partie des salariés avait trouvé un accord avec l'entreprise.. Pour rappel : à l'issue du plan social avait abouti au licensiement de 242 personnes.
L'appui des élus et de la population a été déterminant
« Le jugement établit notamment qu’il n’y a pas de motif économique valable au licenciement et que l’entreprise n’a pas respecté son obligation de reclassement » se réjouit l’avocate des ex-salariés Maître Nathalie Campagnolo.
« En revanche les montants versés aux salariés sont trop faibles par rapport à ce qu’on pouvait attendre.
Tout cela est à vérifier mais certains cas posent question. En effet, à titre d’exemple : une salariée va toucher une somme équivalent à moins de six mois de salaire brut, ce qui n’est pas légal. »
L’avocate estime que ces décisions ne sont pas, dans l’ensemble, satisfaisantes et étudie la possibilité de faire appel. Elle s’apprête à échanger avec chacun de ses clients pour voir s’ils sont prêts pour un « nouvel épisode » judiciaire. A noter que ses clients ont un délai d’un mois à partir de la notification pour faire appel. La décision devant être notifiée la semaine prochaine.
L’avocate des salariés reconnaît que « l’appui des élus et de la population a été très important dans ce dossier. C’est cette mobilisation qui a contraint le groupe allemand à trouver des solutions. Sans cela, un deuxième Plan de Sécurisation de l’Emploi aurait eu lieu et avec lui la fermeture du site. »
A noter également que Fenwal a été condamné pour harcèlement moral vis-à-vis d’une ancienne salariée. Celle-ci estimait que le contexte de tension était tel qu’elle n’avait eu d’autre choix que de se porter candidate au départ.
L’avocate attend toujours le jugement des Prud’hommes concernant l’un des cadres ayant pris la défense des salariés et qui fut licencié pour faute grave.
En revanche, le tribunal déboute les 25 salariés, toujours en activité au sein de l'entreprise, qui dénonçaient un préjudice d'anxiété.