Après le scandale, la réouverture de l'abattoir du Boischaut dans l'Indre reportée

Contrairement au calendrier initialement annoncé, l'abattoir du Boischaut, dans l'Indre, n'a pas rouvert ce 5 février. Une suspension temporaire d'activité avait été décidée en novembre dernier, pour maltraitance animale. Le retard de réouverture serait dû à des points techniques.

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Le 3 novembre 2018, L214, le gendarme de la maltraitance animale, abat son argument coup de poing sur l'abattoir du Boischaut, dans l'Indre. Des images tournées à l'intérieur de l'abattoir révèlent des manquements qui caractérisent une maltraitance animale.
 
Aussitôt, une suspension temporaire d'activité est décidée par le ministère. Sommé de revoir ses pratiques, l'abattoir devait rouvrir ce 5 février, une réouverture finalement reportée.
 

Pourquoi Boischaut n'a pas rouvert ?


Eleveur, et président des Jeunes Agriculteurs pour la communauté de communes de La Châtre, Maxime Pion suit de près le dossier de l'abattoir du Boischaut. En novembre, étonné par la polémique, qui n'était jamais "remontée", il assurait cependant : "Ces images, on ne peut les cautionner, il n'y a pas d'excuses".

Loin des spéculations plus croustillantes, il explique simplement ce délai de réouverture. "Ce sont essentiellement des points techniques, ils sont en train de retravailler la documentation sur toutes les procédures qui touchent à l'abattage. L'administration cherche toutes les anomalies, aussi pour se couvrir, ce qui est compréhensible."

Autre raison : l'aspect financier. "Des améliorations vont être demandées, il faut que la communauté de commune soit ok pour ces travaux, même si c'est plutôt bien parti."

Prudente, la communauté de commune ne veut pas rouvrir avant que tous les voyants ne soient au vert. "Ils n'ont pas le droit à l'erreur", commente laconiquement Maxime Pion.

Entres autres éléments, la "cage", visible sur les vidéos de L214, doit être améliorée. Mais il n'y aura pas de miracle. "Personne n'aime voir un animal abattu, même dans les abattoirs où tout est normal, même nous les éleveurs. Mais les gens n'ont plus conscience que, s'ils veulent manger de la viande, la bête va passer par la case abattoir. Ce n'est pas joli, c'est évident...", rappelle le président des Jeunes Agriculteurs.
 

Les professionnels en attente


Même s'ils tiennent à travailler en bonne intelligence avec la communauté de commune et l'abattoir, le temps est long pour les éleveurs touchés par le scandale.

"Il n'y a pas de date de de réouverture de calée. C'est ce qui est un peu dramatique : nous, on est dans le flou total", regrette Maxime Pion.

Les éleveurs qui faisaient abattre leurs animaux à Boischaut ont été redirigés vers Saint-Amand, à 60 kilomètres de là. Une déviation qui double le temps de trajets pour certains, et rend caduque leur manière de travailler, pour d'autres.

"Certains ont arrêté la vente directe, parce qu'ils ne peuvent pas emmener leurs bêtes en tracteur-bétaillère jusqu'à Saint-Amand. C'est une perte de revenus sèche. En attendant de reprendre leurs activités, ils retournent vers les circuits longs, mais ils ont des clients qui les attendent !"

Le nouveau directeur, lui aussi, souhaite que l'abattoir redémarre, et pas uniquement pour des raisons financières. "C'est pour repérer les anomalies, même dans le comportement des employés, qui ont des méthodes de travail pas toujours au top. La meilleure manière de voir tout ça, c'est en faisant fonctionner", conclut Maxime Pion.
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