Suspendu pendant l'été, le mouvement social des conducteurs pourrait reprendre à la rentrée.
Les conducteurs de tramway et de bus de l'agglomération d'Orléans, mécontents des nouvelles conditions de travail qui leur sont imposées, ont en partie réussi leur coup. L'inauguration de la 2e ligne de tram a été fortement perturbée par une grève qui n'est pas passée inaperçue. Mais leurs revendications n'ont pas été satisfaites.
Les curieux qui étaient venus voir à quoi il ressemble, parce qu'il était gratuit pour l'ouverture, et ceux qui le prenaient par nécessité, ont dû faire preuve de patience à l'occasion du premier week-end de fonctionnement.
En raison du taux de grévistes supérieur à 70% chez les conducteurs, le temps d'attente entre deux rames était parfois d'une demi-heure à certaines heures de la journée. En particulier le matin.
Les quelques usagers en colère ont pu rencontrer des grévistes eux aussi en colère venus expliquer les raisons de leur mouvement. La création de la nouvelle ligne de tram ainsi que de nouvelles lignes de bus en correspondance provoque quelques changements tels qu'une modification des amplitudes horaires ou des temps de pause. En compensation, les grévistes réclament une augmentation de salaire supérieure à celle que propose la direction.
Les syndicats dénoncent aussi une dégradation du service rendu aux usagers car dans certains quartiers, la fréquence des bus devrait être diminuée, et les prix des tickets devraient augmenter.
"Mieux pour moins cher?"
Il y a un an, lorsque l'Agglo d'Orléans avait confié la gestion du réseau à la société Keolis, au détriment du précédent opérateur Transdev, son président Charles-Eric Lemaignen avait déclaré que Keolis ferait "mieux pour moins cher". Les salariés estiment aujourd'hui que ces économies promises dans le but de séduire les décideurs pour obtenir le marché, sont faites sur leur dos. A Orléans, ils affichent un salaire moyen de 1500 euros par mois hors-prime de nuit contre 1800 euros pour leurs homologues rennais employés par la même société.
Le PDG de Keolis (filiale de la SNCF), David Azéma, fait partie des grands patrons du secteur public qui vont devoir baisser leur salaire en raison de la nouvelle règlementation voulue par le gouvernement. Il devrait être plafonné à 450 000 euros par an, beaucoup moins que ce qu'il gagne actuellement.
Tous ces éléments pourraient se retrouver sur la table des négociations que les syndicats espèrent bien rouvrir à la rentrée.