Le groupe Thales, spécialisé dans l'aérospatiale et la défense, se prépare à "adapter l'emploi" tout en souhaitant limiter les licenciements. La filiales Thales AVS, qui va devoir supprimer 1000 postes, emploie 500 personnes à Vendôme.
Le groupe de technologie et de défense Thales, dont les ventes ont fondu au premier semestre 2020, plombées par la crise sanitaire, a lancé une négociation avec les organisations syndicales "pour adapter l'emploi" mais veut "éviter les licenciements".1000 emplois concernés
"La crise du Covid-19 a fortement fragilisé certains emplois" au sein du groupe, "principalement dans le secteur de l'aéronautique civile", a déclaré la direction à l'AFP. Le groupe, qui "a décidé de ne pas mettre en oeuvre de plan de sauvegarde de l'emploi" (PSE), a "engagé une négociation" et veut faire "appel au volontariat des salariés concernés pour adapter l'emploi et éviter les licenciements", a ajouté la direction.Selon la CGT, la direction a évoqué devant les syndicats "la situation de 1.100 postes au total qui seraient fragilisés et pour lesquels il faudrait trouver des solutions". "Environ 1 000 personnes" seraient concernées au sein de la filiale Thales AVS, a précisé à l'AFP Grégory Lewandowski, coordinateur CGT.
Le site Thales AVS de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, qui emplois actuellement 500 personnes, pourrait faire partie des plus touchés selon nos confrères de la Marseillaise, ainsi que ceux de Châtellerault (Vienne) et Toulouse. Outre cette usine, le groupe Thales possède également deux sites dans le Loiret via sa filiale Thales Land & Air System (Thales LAS), l'un à Fleury-les-Aubrais et l'autre à Marcilly-en-Villette. Dans un communiqué, la CGT a déploré "une saignée intolérable" représentant "25% des effectifs CDI de l'aéronautique AVS", arguant que le groupe est rentable et que son exposition à la crise est exagérée.
La région Centre-Val de Loire, qui accueille un nombre important de sites industriels liés à l'aéronautique et aux sous-traitants du secteur, accuse déjà le coup de plusieurs annonces de suppressions d'emplois. Fin septembre, les salariés de Daher dans le Loir-et-Cher et de Mechachrome dans l'Indre-et-Loire et le Cher ont ainsi protesté contre ces suppressions de postes. Au mois de juillet, le groupe Safran avait quant à lui réussi à trouver un accord avec les salariés pour éviter tout départ contraint.
"Le dialogue social est une priorité"
De son côté, Thales affirme vouloir éviter lui aussi autant que possible les licenciements secs. "Outre le gel de certains recrutements, la diminution du recours à l'intérim et de la sous-traitance", le groupe veut utiliser "la mobilité interne pour favoriser les mouvements" de salariés "des activités durablement affectées, en particulier l'aéronautique civile", vers celles "en croissance, notamment dans le domaine de la défense", a expliqué la direction à l'AFP, en assurant que "le dialogue social est une priorité".La CGT "demande à ce qu'il soit clairement indiqué qu'il n'y aura pas de PSE", a souligné M. Lewandowski, qui juge "surévalué" le millier de postes identifiés par la direction. Parmi les dispositifs possibles pour réduire les effectifs, figure l'activité partielle de longue durée (APLD), "une des premières mesures", a-t-il indiqué. "Un accord sur l'APLD" pourrait être "déposé début novembre devant la Direccte. On veut y inclure un maximum de protections pour les salariés", a-t-il relevé.
Les autres mesures pourraient concerner les mobilités internes, des formations, des aides à la création d'entreprise ou encore un dispositif de pré-retraites, a-t-il ajouté. Les activités d'aéronautique civile représentent 11% du chiffre d'affaires de Thales.