Une compétition équestre pour faire découvrir les chevaux de trait, souvent oubliés par le grand public. A Lamotte Beuvron, l'Equidés Cup se place comme vitrine d'un retour à la traction animale.
Adieu le train touristique qui roule au gasoil, bonjour la calèche tractée par des chevaux. Certaines municipalités ont déjà fait ce choix, comme sur le marché de Rennes : "j'y vais depuis trois ans" explique Anthony Harel, "sur sept à dix jours, quatre chevaux et deux calèches remplacent le train pour faire circuler les visiteurs."
A Lamotte-Beuvron, cet éleveur de chevaux de trait est venu concourir avec sa jument. Samedi 1er octobre, il a remporté l'une des épreuves, celle de traction. Sur un parcours, il charge son traineau de personnes, pour trois tours et poids différents. Le but c'est ensuite d'aller tout droit, et le plus loin possible, en faisant le moins d'erreurs.
Et le respect de l'animal dans tout ça ?
Dans cette pratique, Anthony Harel accorde une attention particulière à sa monture : "Si je n'ai pas de cheval, je n'ai pas de travail. Bien sur que je suis content de la victoire, mais j'ai ménagé ma jument, je ne voulais surtout pas la dégoûter." Le bien-être animal, pas question pour lui de passer à côté : "Je suis labellisé, par France Energie Animal, on a un audit, avec des gens qui viennent vérifier notre matériel, le bien être animal."
Installé depuis 2019 en tant que professionnel de traction animale, il fait à la fois des balades en calèche pour des villes, des animations touristiques et commence à développer le débardage (transport de bois). "Les collectivités se mettent de plus en plus à vouloir des chevaux en ville pour ramasser des déchets, pour l'arrosage, et le transport de personnes." détaille-t-il. Même les transports scolaires pourraient inclure les chevaux à certains endroits.
Pratique arriériste ?
Un retour vers le passé ? Absolument pas selon Damien Prétet, président de la commission "Equidés Cup", pour la Société Française des Equidé de Travail. "Ce n'est pas du tout arriériste, les outils derrière les chevaux ne sont plus ceux d'avant, il est désormais possible d'avoir des systèmes hydrauliques et électriques" détaille-t-il. Selon lui, en plus d'être adaptés aux enjeux de crise énergétique et climatique, ces équipements améliorent les conditions de travail des animaux. L'épreuve finale de cette Equidés Cup a eu lieu ce dimanche 2 octobre, avec un marathon où se sont affrontés chevaux de trait et chevaux de territoire, une autre catégorie d'équidés.