Blois : une course-poursuite avec la police fait plusieurs blessés graves et provoque une flambée de violences

Incendies et dégradations ont émaillé la nuit du 16 au 17 mars dans les quartiers Nord de Blois. L'hélicoptère de la gendarmerie nationale de Tours a dû être mobilisé. Trois enquêtes ont été ouvertes, dont une pour tentative d'homicide volontaire.

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Incendies, dégradations, vols, affrontements avec les forces de l'ordre... Les quartiers Nord de Blois ont été le théâtre d'une flambée de violences dans la nuit du 16 au 17 mars 2021.

Des habitants ont filmé et diffusé sur les réseaux sociaux des images de leur quartier en feu ou survolé par l'hélicoptère de la gendarmerie nationale de Tours, mobilisé par le préfet. Des pavés ont été lancés sur les forces de l'ordre, quelques véhicules brûlés, et le magasin Aldi envahi, avec une façade incendiée.

Refus d'obtempérer aggravé

Le préfet du Loir-et-Cher François Pesneau ainsi que le procureur de la République de Blois ont communiqué ensemble ce 17 mars en fin de matinée pour expliquer ces violences urbaines qui ont fait suite à un accident de la circulation.

D'après le procureur Frédéric Chevallier, ce mardi 16 mars vers 18h30, un conducteur échappe à un contrôle de police et prend la fuite. Les policiers partent à sa poursuite dans un premier temps. 

"Le conducteur du véhicule en fuite prend pas mal de risques, souligne le procureur. Le refus d’obtempérer devient aggravé par la mise en danger d'un certain nombre de personnes." Les forces de l'ordre décident de cesser leur poursuite pour éviter un drame.

Deux blessés graves 

Sauf qu'un accident a effectivement lieu quelques centaines de mètres plus loin : l'automobiliste grille un feu rouge, percute une voiture, et se retrouve sur le toit. L'homme prend alors la fuite.

La collision, violente comme le montre le tweet ci-dessus, fait deux blessés graves, un majeur et un mineur. Ce dernier, dans un état "d'urgence absolue", est transporté à l'hôpital de Blois puis au CHU de Tours.

Alors que l'accident attire badauds et curieux, des policiers qui sécurisent la zone se font insulter et prendre à partie. Aucune violence physique ou dégradation n'est à déplorer... pour l'instant.

Incendies et caillassage

Vers 20h, des scènes de violences urbaines se déclenchent dans les quartiers Nord de Blois : voitures, poubelles, caddies sont incendiés et dégradés. 

Des pompiers et une vingtaine de policiers arrivent sur place, mais ils sont rapidement "pris à partiecaillassés avec des pavés", précise le procureur.

Au coeur du quartier, une incendie est déclenché sur l'une des façades du supermarché Aldi, mais ne se propage au magasin, comme le montre cette image prise ce mercredi matin par une équipe de France 3 Centre-Val de Loire :

Ce dernier "a été envahi et des dégradations ont eu lieu à l'intérieur", précise le préfet.

Un hélicoptère dépêché

Ce dernier demande alors des renforts au niveau local mais aussi au ministère de l'Intérieur. Les forces de l'ordre passent alors rapidement de 20 environ à 50 puis entre 70 et 90.

Un hélicoptère de la gendarmerie est également dépêché "pour donner de la visibilité grâce à son phare éclairant", explique François Pesneau. Un internaute filme l'appareil et compare la scène à un jeu vidéo :

"On a aussi été renforcé par les BAC (brigades anti-criminalité, NDLR) des départements voisins, venues pour certaines avec leurs chiens, de sorte que vers minuit et demi nous étions extrêmement nombreux et cela nous a permis d'amener un retour au calme", détaille-t-il. Ce "retour au calme" a été constaté entre 1h et 2h du matin.

3e phase : un camion sur les forces de l'ordre

Alors que les policiers et gendarmes sont déployés en colonnes pour sécuriser la zone, un troisième événement se produit : vers 23h, un véhicule de livraison est dérobé sans violence par plusieurs personnes, et se retrouve face à une colonne.

"Contre toute attente, le camion ne s'est pas arrêté. Les manifestants du camion s'en sont éjectés, détaille le procureur. "Les policiers ont fait feu à ma connaissance à 12 reprises sur le camion, non pas pour blesser ou tuer mais pour tenter d’arrêter ce camion fou qui venait vers eux." Il aurait finalement été arrêté par une haie végétale.

Une enquête pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique et vol aggravé du camion a été ouverte. Deux autres enquêtes sont en cours : la première est liée au refus d'obtempérer, la seconde aux faits de violences urbaines.

Le procureur "appelle tous ceux qui voudraient bien contribuer, pour faire la lumière sur ces violences inadmissibles, à se rendre à leur commissariat". "Ce ne sont pas des quartiers délaissés, on s’en occupe très régulièrement, assure-t-il. Dans 99,99% des cas, les habitants y vivent de manière paisible".

Dispositif de sécurité 

En attendant d'avoir plus d'informations, le préfet va mettre en place ce mercredi soir un dispositif pour "assurer la sécurité" et éviter que de telles scènes ne se répètent les prochaines nuits.

Le maire de Blois, Marc Gricourt, a réagi un peu plus tôt dans la matinée. Il dénonce des "faits de violence" "inexcusables". "De tels événements ne s’étaient pas produits depuis l’automne 2014, ajoute-t-il. Ils ont franchi un cap supérieur quand un véhicule a été projeté directement contre les forces de l’ordre et de maintien de la paix sur place".

Le maire appelle "au calme et à la responsabilité de toutes et tous, dans le quartier, dans la ville", et annonce que des "équipes pluridisciplinaires de la Ville et de ses partenaires iront sur le terrain à la rencontre de la population", notamment "pour garantir un retour au calme rapide et une compréhension saine des événements".

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