Maître Stéphane Rapin s'exprime pour la première fois sur les regrets exprimés par son client devant le juge, après l'agression de son ex-compagne à Blois le 13 décembre, qui a laissé la victime dans le coma.
S'il a décidé de s'exprimer, c'est pour rappeler quelques faits utiles. "Mon client est présumé innocent", lance Stéphane Rapin, avocat pénaliste au barreau de Blois. Son client, c'est l'homme de 27 ans qui a reconnu, lors de sa garde à vue, avoir violemment agressé son ex-compagne à Blois le 13 décembre. Victime de graves lésions au crâne, Chloé, 24 ans, est dans le coma depuis sa prise en charge à l'hôpital de Tours.
L'avocat a rencontré son client lors de son passage devant le juge :
Il est extrêmement affecté. Comme il l'a déclaré devant le juge, il est très inquiet, il est soucieux de l'état de Chloé. Il regrette ce qu'il s'est passé.
Maître Stéphane Rapin, avocat pénaliste au tribunal de Blois
Il dit d'ailleurs préférer attendre -malgré les aveux de son client- les conclusions de l'information judiciaire, avant de "faire des raccourcis" : "On va se dire, "L'enquête va avoir pour objet de vérifier son état d'esprit à ce moment là et ce qui peut expliquer un passage à l'acte."
"Ne pas juger sur les réseaux sociaux"
Au même titre, il appelle à "ne pas faire d'amalgame" sur la question, évoquée dans la presse, de la confession religieuse du mis en examen et de la victime. "La religion ne justifie rien. Selon les informations dont je dispose, mon client est converti à l'Islam sans être pratiquant, mais Chloé s'était convertie aussi, avant de le rencontrer." La famille de Chloé a, de son côté, affirmé auprès de France 3 que la victime s'était convertie à la demande du mis en examen. Seule l'enquête déterminera si un lien existe entre la religion et le passage à l'acte. L'avocat demande à "ne pas juger sur les réseaux sociaux", la justice ayant "besoin de sérénité".
L'occasion pour Stéphane Rapin de revenir sur le passé judiciaire de son client, déjà condamné en 2015 pour des faits de violence aggravée sur sa concubine de l'époque. Sa peine d'alors : 4 mois de prison avec sursis. "J'observe qu'il a pris des peines de prison ferme pour des faits pas gravissimes", notamment de consommation de stupéfiants.
Les effets de la détention
Ce qui mène l'avocat à s'interroger sur la réponse pénale apportée, mais aussi aux "effets de la détention" :
Sa famille est inquiète pour lui. La détention ne l'a pas arrangé, ses incarcérations ont été très difficiles. La prison est un milieu extrêmement violent, désociabilisant. La question de la réinsertion pose de vraies difficultés.
Maître Stéphane Rapin, avocat pénaliste au tribunal de Blois
L'avocat constate que la détention provisoire de son client est "justifiée, c'est une mesure de sûreté, il était en fuite". Il estime cependant qu'elle pourrait avoir "des effets négatifs et contre-productifs sur sa personnalité".
L'homme de 27 ans est mis en examen pour tentative de meurtre par une personne ayant été le concubin de la victime. S'il reconnaît les faits de violence, il nie l'intention de tuer son ex-compagne.
Avec Sanaa Hasnaoui.