"J'ai traité un pote juif de youpin" : La France insoumise retire son investiture à un candidat aux législatives après des tweets antisémites

Le comité électoral de La France insoumise a retiré, ce jeudi 27 juin, son investiture à Reda Belkadi, candidat dans la 1ère circonscription de Loir-et-Cher, après la mise au jour de plusieurs tweets à caractère antisémite. Le candidat a présenté ses excuses.

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"Hitler aussi était pro-Israël", "j'ai traité un pote juif de youpin"... Ce mercredi 26 juin, plusieurs internautes, ainsi que le magazine Le Point, ont déterré plusieurs tweets de Reda Belkadi, datant de 2018 à 2020.

Des tweets "à caractère antisémite", qui ont "violé la charte d'engagement signée par l'ensemble des candidats investis [...] à travers laquelle chacun s'engage à rejeter tous les propos, comportements et violences sexistes, racistes, antisémites, LGBTIphobes et toutes les discriminations", indique La France insoumise par communiqué, ce jeudi 27 juin.

Vers une exclusion de Reda Belkadi de LFI

Car Reda Belkadi était investi par LFI pour être le candidat du Nouveau Front populaire dans la première circonscription de Loir-et-Cher, celle de Blois. En 2022, le député sortant MoDem Marc Fesneau avait défait au deuxième tour, déjà, Reda Belkadi, avec 56,5% des suffrages.

En conséquence de ces tweets, dont La France insoumise dit avoir pris connaissance ce jeudi, le comité électoral du mouvement a décidé de retirer "immédiatement son investiture à M. Belkadi". Et a saisi le comité de respect des principes, organe interne de LFI, pour "obtenir son exclusion immédiate" du mouvement.

Dans d'autres tweets, Reda Belkadi se dit fan d'Alain Soral, essayiste d'extrême droite, et se targue d'avoir proféré une insulte homophobe.

Des tweets "absolument inacceptables"

Le candidat a réagi à ses tweets sur Facebook, après avoir supprimé son compte X (ex-Twitter). "Je découvre, stupéfait, des dizaines de tweets absolument inacceptables que j'ai publiés il y a plusieurs années", écrit-il. Il reconnaît "un manque cruel, à l'époque, de formation et d'éducation" sur plusieurs sujets, "en particulier la lutte contre l'antisémitisme". Il dit avoir, depuis, "évolué", et défend son "engagement sans faille auprès de structures de lutte contre le racisme et l'antisémitisme".

Il dit prendre acte, et "accepte avec humilité" le retrait de son investiture par LFI. "Dans le contexte, c'est une décision juste".

Je tiens à présenter mes excuses à toutes celles et ceux qui ont pu être déçus par mes propos passés.

Reda Belkadi, candidat aux législatives dans la 1ère circonscription de Loir-et-Cher

Le "gâchis" dans une circonscription où la gauche avait "toutes les chances"

Du côté socialiste, la nouvelle a un goût des plus amers. "Ici, localement, on se retrouve sans candidat de gauche, c'est une profonde tristesse, réagit Marc Gricourt, maire PS de Blois. Des milliers d'électrices et d'électeurs ne pourront pas porter leur vote à la gauche". Une sensation de "gâchis" pour l'édile, qui s'était porté candidat à la députation peu de temps après l'annonce de la dissolution.

Mais les instances du NFP en ont décidé autrement, attribuant la circonscription à La France insoumise plutôt qu'au Parti socialiste. Et il est désormais trop tard pour déposer une candidature. "Avec humilité, les centaines de messages que j'ai reçus me confirment que j'avais toutes les chances sur cette circonscription." Il plaide pour que "nos instances nationales fassent confiance aux territoires pour désigner un candidat".

Marc Gricourt en appelle désormais à voter pour Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et député sortant, candidat à sa succession au sein de la coalition Ensemble. "Je ne partage ni son bilan, ni son projet, mais c'est un démocrate et un républicain, il est celui qui peut faire barrage à l'extrême droite", ajoute le maire de Blois.

Le candidat MoDem a, de son côté, réagi sur ses réseaux sociaux. "Les partis de gauche ont décidé de retirer leur soutien et son investiture à Reda Belkadi. Je salue cette décision responsable qui s'imposait." Il ajoute avoir "confiance en les électeurs de notre circonscription qui sauront faire le bon choix pour notre démocratie, pour notre avenir".

À défaut de retirer sa candidature, Reda Belkadi reste candidat, sans l'investiture LFI/NFP.

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