Loir-et-Cher : deux conseillères départementales dénoncent des agressions sexuelles, une enquête ouverte

Le parquet de Blois a lancé une enquête préliminaire après avoir reçu, début octobre, un signalement de la part du conseil départemental du Loir-et-Cher. Deux élues départementales ont dénoncé publiquement des "comportements violents" d'un membre du conseil vis-à-vis des femmes.

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La tempête gronde au conseil départemental du Loir-et-Cher. Deux plaintes sont en préparation contre un conseiller, accusé par au moins deux élues départementales de la majorité LR, Isabelle Gasselin et Christina Brown, d'agressions sexuelles.

Ces accusations interviennent dans un contexte houleux, puisque Christina Brown, suite à l'affaire de l'enregistrement du président LR du département, vient de quitter le groupe majoritaire de l'Union pour le Loir-et-Cher (ou d'en être exclue, selon ce dernier) ce 19 octobre. Le lendemain, les cadres locaux de LR ont informé, dans une lettre ouverte adressée au président du parti Christian Jacob, qu'ils mettaient également fin à ses fonctions de secrétaire départementale.
 

A l'époque, "ça n'a pas été pris au sérieux !"

C'est d'abord dans un communiqué daté du 19 octobre que l'élue a dénoncé des "pratiques peu orthodoxes que je ne peux cautionner", et en particulier "des comportements machistes, virulents même violents vis à vis des femmes de la part de certains conseillers sans aucune réaction de l'exécutif". Jointe par France 3, Christina Brown évoque des faits d'agression sexuelle remontant à cinq ans.

Elle se souvient que, alors récemment élue après les départementales de 2015, elle s'en ouvre difficilement autour d'elle. Elle affirme en avoir notamment parlé à l'actuel président du conseil départemental, Nicolas Perruchot. "Il me dit que ça ne peut pas en rester là, qu'on va en parler à Maurice [Leroy, alors président du département, NdR], que cet élu ne représentera plus le conseil... mais personne n'a bougé, ça n'a pas été pris au sérieux !"
 

"On a l'impression de jouer les emmerdeuses"

Ces accusations ont en tout cas été reprises et confirmées par Isabelle Gasselin, 6e vice-présidente du conseil départemental. Dans son cas, les faits relatés sont beaucoup plus récents, et datent du 28 août dernier. Encore ébranlée, l'élue n'a pas souhaité répondre aux questions de France 3 mais les deux femmes préparent un dépôt de plainte dans les prochains jours.
 
"Quand on a subi ça, on est dans une forte détresse", explique Christina Brown. "On a l'impression de jouer les emmerdeuses, on a peur du risque que cela représente pour sa carrière politique", poursuit la conseillère départementale. De fait, dans le monde politique plus qu'ailleurs, celles qui parlent sont les premières suspectes. Pour Christina Brown, son exclusion de ses fonctions de secrétaire départementale de LR aurait d'ailleurs tout à voir avec les faits qu'elle dénonce.

"Et encore, nous on est élues. Imaginez ce que ressentent les femmes qui ne connaissent pas forcément la loi, qui subissent ce genre de chose de la part de leur mari..." Isabelle Gasselin et Christina Brown ont d'ailleurs désormais comme projet de monter une association contre les "manquements" dans l'accompagnement des femmes victimes de violences, et ont encouragé les autres victimes potentielles à se manifester.
 

Une enquête préliminaire lancée par le parquet

Contacté par France 3, le président du conseil départemental Nicolas Perruchot, explique avoir été "extrêmement choqué" par les faits relatés par Isabelle Gasselin. "Ce sont l'un comme l'autre des gens avec qui nous travaillons depuis des années", déplore Nicolas Perruchot à propos de la victime et de l'élu impliqué. Le président du département appelle désormais à la retenue et souhaite "que la justice fasse son travail". "Je suis élu depuis 20 ans, à chaque fois que j'ai eu connaissance de faits délictueux je les ai signalés au procureur de la République", ajoute-t-il.

De fait, après avoir entendu Isabelle Gasselin ainsi que l'élu incriminé, qui nie en bloc, Nicolas Perruchot a effectué un signalement début octobre auprès du procureur de la République, au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Ce dernier a pu à son tour confirmer à France 3 qu'une enquête préliminaire était ouverte pour faire la lumière sur ces faits. Pour l'heure, aucune plainte n'a été déposée.

 
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