Une jeune femme de 24 ans est toujours dans le coma après avoir été agressée par son ex-conjoint, mardi 13 décembre, à Blois. Alors qu'elle s'était rendue au commissariat deux heures plus tôt, le collectif du droit des femmes regrette le manque de formation des forces de l'ordre.
"Si on lui avait volé son téléphone portable ou sa voiture, elle aurait sans doute davantage été prise au sérieux" Marie-Anne Clément, membre du collectif du droit des femmes, ne mâche pas ses mots. Elle reste amère, depuis qu'elle a appris, dans la presse, cette nouvelle tentative de féminicide à Blois.
En communiquant à la presse, le parquet affirmait que la jeune femme de 24 ans, victime de plusieurs coups de son ex-conjoint, s'était rendue au commissariat deux heures avant les faits, mardi 13 décembre pour dénoncer le harcèlement, et les violences du mis en cause. Elle avait été alors invitée à revenir le lendemain matin. L'IGPN, la "police des polices", est saisie par le préfet de Loir-et-Cher.
"La parole des femmes n'est pas crue"
Interpellé dans l'Essonne, l'homme de 27 ans a admis les faits, il est actuellement en détention provisoire. Déjà connu de la justice, une information judiciaire est ouverte contre lui pour : " tentative de meurtre par une personne ayant été le concubin de la victime".
"La parole des femmes n'est pas crue, c'est un problème politique, c'est un problème de santé publique, de société aussi" affirme Marie-Anne Clément. Au cœur des lacunes, la formation des forces de l'ordre, mais aussi le manque de bras : "s'ils étaient plus nombreux, les choses seraient sûrement mieux faites".
Des juridictions spécialisées dans les tribunaux ?
Parmi les demandes du collectif pour un meilleur traitement judiciaire des violences faites aux femmes, Marie-Anne Clément évoque des juridictions spéciales, comme en Espagne. "En France, on a d'autres juridictions, pour les enfants, pour le terrorisme, pourquoi pas sur les violences faites aux femmes ? " s'interroge-t-elle.
Mardi 13 décembre, une jeune femme de 24 ans est retrouvée inconsciente, après l'appel d'un voisin, dans le hall de son immeuble, au sud de la ville. Dans cette rue calme, les bâtiments anciens mitoyens se succèdent. "Je l'ai retrouvée allongée par terre, elle était toute seule, on a appelé les pompiers " détaille un autre témoin, quatre jours après les faits.
La jeune femme toujours dans le coma
Lorsqu'on lui demande s'il s'entendait bien avec elle, l'homme ne sait pas trop quoi dire : "Je ne peux rien vous dire sur elle, je ne l'ai jamais vue, elle ne sortait jamais", tirant le portrait d'une voisine presque invisible. Hospitalisée au CHU de Tours, elle est toujours placée dans un coma artificiel, et souffre de lourdes blessures au crâne.