Université d’été du PS à Blois : "Le Parti Socialiste doit redevenir le leader de la gauche" pour François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire

Le président socialiste du Centre-Val de Loire ouvre ce vendredi 26 août le campus d'été du PS, organisé à Blois. L'occasion pour le parti de trouver sa place au sein de l'alliance de la gauche NUPES, et de se refonder après la débâcle de l'élection présidentielle.

Il n'est pas exagéré de dire que, à chacune de ses universités d'été depuis 2017, le parti socialiste se cherche un rebond, un moyen de se refonder pour aller de l'avant. Il y a cinq ans, il s'agissait de se retrouver un élan après le quinquennat Hollande. En 2021, la présidentielle était en ligne de mire.

Ce vendredi 26 août 2022, c'est un PS en reconstruction qui tient son campus d'été à Blois, en Loir-et-Cher. Il sort d'un échec cuisant -le score historiquement bas de sa candidate Anne Hidalgo à la présidentielle- et d'un demi-succès avec l'alliance de la gauche aux législatives. Demi-succès car les socialistes se retrouvent avec une trentaine de sièges à l'Assemblée nationale, soit autant qu'après la débâcle de 2017. Pas une progression, mais un score presque inattendu après les 1,7% d'Anne Hidalgo.

Sauf que, là où le PS était la principale force de gauche en 2017, il se retrouve en 2022 partie prenante d'une alliance Nupes largement dominée par la France insoumise, et dans laquelle les écologistes et les communistes ont pu trouver une place de choix. Le retour d'une gauche plurielle dans laquelle les socialistes tentent tant bien que mal de trouver leur chemin, sans fronde interne malgré des désaccords profonds sur la nature même de l'alliance avec les insoumis.

Dans ce contexte, l'université d'été blésoise du PS reçoit, pour son ouverture, le maire de Blois Marc Gricourt, et le président de la région Centre-Val de Loire François Bonneau, réélu en 2021. Il est de ces rares personnalités à avoir rassemblé socialistes et écologistes vers un succès électoral en Centre-Val de Loire, à l'instar du maire de Tours Emmanuel Denis. Pourtant, pendant la campagne des législatives, il ne s'est pas montré particulièrement enthousiaste quant à l'accord Nupes, mais a tenu à soutenir son vice-président EELV Charles Fournier, depuis devenu député de Tours. Le président de la région a accepté de répondre aux questions de France 3, avant l'ouverture du campus d'été.

France 3 Centre-Val de Loire : Pour vous, quel est l'enjeu principal de ces universités d'été pour votre parti ?

François Bonneau : L'enjeu majeur, c'est d'envoyer un message à la population, à celles et ceux qui sont engagés dans la réflexion politique. Un message fort, clair et mobilisateur, après des consultations nationale marquée par l'abstention, ou par un faible score du PS. Il faut que nous soyons dans la réflexion, dans la co-construction sur des sujets d'actualité comme le pouvoir d'achat. Pour un grand parti de la solidarité, il est important de trouver les solutions à apporter pour que la société ne se fracture pas.

Et il faut le faire dans l'unité, mais sans discours stéréotypé. Sur les réponses urgentes à apporter au réchauffement climatique, nous ne sommes pas tous d'accord, mais nous devons avancer. 

France 3 : Est-ce que le PS peut continuer d'exister à gauche sans être phagocytée par la France insoumise ?

François Bonneau : Si nous regardons le grand temps de la politique, la gauche doit savoir s'opposer pour se préparer à la responsabilité. Je crois que c'est la caractéristique des grands partis sociaux et environnementaux, et le PS doit avoir cette ambition. Aujourd'hui, le parti n'est plus le meneur de la gauche, mais il doit le redevenir. Dans une dynamique d'alliance, bien-sûr, pour pouvoir créer à nouveau. C'est un parti ambitieux, qui tient sa place aux côtés des acteurs sociaux, et qui doit retrouver sa place centrale à gauche.

France 3 : Vous avez parler d'unité tout à l'heure, mais plusieurs figures socialistes opposées à la Nupes brillent par leur absence. Le parti peut-il s'imposer s'il est divisé ?

François Bonneau : Ces universités d'été vont rassembler. Rassembler des gens qui ne sont pas unanimes dans l'analyse de la dernière phase. Ce qui caractérise un grand parti démocratique, c'est aussi sa capacité à débattre en son sein, à dégager des synthèses à partir de points de vue en désaccord. Est-ce que Mitterrand, Chevènement et Rocard étaient unanimes en vivant ensemble au PS avant la victoire ? Non. Il faut savoir être complémentaires. Le pouvoir sur un seul homme, c'est derrière nous, et les militants et les citoyens attendent un parti de débat. 

France 3 : Après La Rochelle, Blois semble devenir le nouveau lieu attitré de rassemblement du PS. C'est un message important pour vous ?

François Bonneau : C'est une très bonne chose pour Blois, qui est dirigée depuis maintenant de nombreux mandats par une équipe fédérée par le PS, qui porte le visage d'une transformation réelle. Et en Centre-Val de Loire, à la région, c'est une alliance de gauche qui gouverne. C'est un signe qui montre que nous sommes capables de dialoguer, de rassembler, de coaliser. Chacun sait que ce rassemblement existe, et nous en sommes l'exemple. Si ce forum est en capacité de le souligner, alors tant mieux.

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