Après l'annonce de la liquidation de l'usine Arjowiggins de Bessé-sur-Braye, l'onde de choc continue de se propager parmi les salariés et les élus locaux, qui partagent le même désarroi.
"C'est une catastrophe économique." Dans les communes autour de Bessé-sur-Braye, côté Loir-et-Cher, le mot revient sans cesse. Gérard Méry, maire de Bonneveau, à deux pas de l'usine Arjowiggins, voit sa liquidation comme le départ "d'une des dernières entreprises" implantées près de sa commune. Voilà plusieurs générations que la papeterie emploie les habitants des communes alentours, depuis la création du premier moulin à papier en 1824. "On va être touchés de plein fouet", prédit l'édile.
Un bassin de vie sinistré
Même désarroi à Savigny-sur-Braye, à une poignée de kilomètres de là. Jean-Claude Seguineau, le maire, craint également des répercussions indirectes sur un bassin de vie que l'entreprise "Arjo" avait largement contribué à dynamiser. "Avec l'activité indirecte, ce sont 1200 emplois qui sont menacés", complète la députée de la Sarthe Pascale Fontenel-Personne.L'élue avait suivi de près le dossier et ne cachait pas sa colère ce vendredi matin, même si le personnel ne se faisait guère d'illusions. "Si je me suis engagé en politique, c'est pour faire bouger les choses, et cette foic-ci on s'est heurté à un mur", a déclaré la députée dans la matinée. "Maintenant il va falloir aller très vite."
A la recherche de fonds privés
En effet, les pouvoirs publics avaient déjà fait savoir qu'ils participeraient pour moitié à un plan de reprise, chiffré à 30 millions d'euros. "Désormais on a une usine, on a des salariés, il peut y avoir 15 millions d'euros sur la table. Maintenant il faut convaincre des partenaires privés de participer", poursuit Pascale Fontenel-Personne. Des partenaires qui ont fait cruellement défaut à la papeterie au cours des cinq petits jours que lui a laissé le désistement du potentiel repreneur, le suédois Lessebo, lundi 25 mars.La menace continue donc de planer sur Bessé-sur-Braye et le bassin économique avoisinant. Mais l'espoir reste permis de sauver certains emplois voire, comme l'espère la députée, "faire renaître l'usine de ses cendres".