Maire de Couëtron-au-Perche depuis la création de cette commune nouvelle en 2018, Jacques Granger se prépare à se re-présenter en 2020. Depuis près de vingt ans, Souday et les autres communes déléguées ont tiré leur épingle du jeu et attiré de nouveaux habitants : il espère poursuivre le processus.
Comme il le dit lui-même, Jacques Granger est "tombé dans la marmite" de la politique quand il était petit. Le père de cet éleveur laitier de 62 ans est resté trois décennies maire de Souday, le siège de la commune nouvelle de Couëtron-au-Perche, qui regroupe également Saint-Agil, Arville, Oigny et Saint-Avit. Il est devenu maire de Souday à son tour en 2014, six mois après l'élection de son prédécesseur qui finit par démissionner pour raisons de santé, tout en restant au conseil municipal. En 2018, Jacques Granger reste maire à la création de Couëtron-au-Perche.
Le percheron et les funambules
Nichée au coeur d'une tapisserie de parcelles agricoles froissées par les cours d'eau du Couëtron et de la Braye, cette dernière marquant la limite entre le Loir-et-Cher et la Sarthe, le centre de la commune nouvelle a tout du village percheron typique. L'histoire y a laissé sa marque, comme en témoignent les vestiges du "chemin de César", voie romaine établie entre le Mans et Orléans, et plus encore la fameuse commanderie templière d'Arville.Mais outre ses agriculteurs et ses éleveurs laitiers, qui parviennent à tirer leur épingle du jeu, Jacques Granger attribue la bonne santé de sa commune à sa vie associative. "Dans les cinq communes déléguées, on trouve des associations de loisir, de culture : c'est un point fort de Couëtron-au-Perche." C'est d'ailleurs la culture qui fait du petit village délégué de Saint-Agil, 200 habitants, un lieu incontournable. D'abord avec l'Echalier, association vouée au développement culturel née en 2000 et dont le programme très riche rayonne dans le nord du département. Ensuite avec le Cheptel Aleikoum, compagnie internationale de cirque dont le chiffre d'affaires frise le millions d'euros, installée sur place depuis 2004.
Attirer de nouveaux habitants : un enjeu d'avenir
Outre la culture, Couëtron ne manque pas de projets. "Depuis six mois, on a été sollicités par des habitants de Couëtron pour dynamiser notre commune", poursuit le maire, qui évoque un projet de promotion de Couëtron en région parisienne. L'objectif : faire venir de nouveaux habitants, des "néo-ruraux" comme ceux qui ont déjà commencé à s'installer dans des maisons du bourg.Et pour attirer ces nouveaux venus, en particulier les familles, le maire énumère ses arguments de poids : "On a tous les commerces, trois restautants, un salon de coiffure, une épicerie, une boucherie, une pompe à essence, un garage, des artisans... tout ce qu'il faut !" L'école publique compte toujours ses trois classes, et la proximité de la ligne TGV entre Vendôme et Paris place ce village apparemment isolé à une heure et demi de la gare Montparnasse.
Pas de paires, pas de palais
En 2020, Jacques Granger se dit "prêt à porter une liste", mais la fusion des cinq commune le place face à un obstacle imprévu. En effet, pour une commune de plus de mille habitants, ce qu'est désormais Couëtron, la loi impose la parité pour la liste des 19 candidats. La charte de la commune nouvelle exige par ailleurs une équité de représentation entre les cinq villages délégués. A partir des 42 conseillers actuels, le maire se retrouve donc avec seulement dix hommes, cinq femmes, et environ cinq mois pour résoudre cette équation. "La parité, il faudra bien qu'on l'aie, il y a pas le choix !"CARTE INTERACTIVE : retrouvez les portraits des maires de nos villages en cliquant sur leur photo.
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