La Première ministre a annoncé ce jeudi 16 mars utiliser le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote à l'Assemblée. Une décision qui scandalise les oppositions, et fait grincer des dents jusque dans les rangs des députés Renaissance. À l'instar de Christophe Marion, élu de Loir-et-Cher.
"Pour moi, c'est un aveu d'échec". Le constat est implacable pour Christophe Marion, député de Loir-et-Cher. Au micro de France 3, il réagit au déclenchement de l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre Élisabeth Borne, lui permettant de faire passer la réforme des retraites sans vote à l'Assemblée.
"Ce texte méritait d'aller au vote"
Une déclaration qui s'inscrit dans la continuité de celles émanant notamment de la gauche, le député EELV de Tours Charles Fournier qualifiant la manœuvre de "déni de démocratie". Sauf que Christophe Marion, lui, est un député Renaissance, le parti présidentiel. Et au sein de son mouvement, il n'est même pas frondeur :
J'ai assumé ce texte, pour moi c'est un bon texte. Ce n'est pas une réforme populaire. Il méritait, ce texte, d'aller au vote à l'Assemblée nationale.
Christophe Marion, député Renaissance de Loir-et-Cher
Comme elle l'a expliqué devant l'Assemblée ce jeudi, Élisabeth Borne a préféré déclencher le 49.3 (qui prend le risque d'exposer son gouvernement à une motion de censure) que de passer par un vote des députés. Vote qui aurait été, au mieux pour le gouvernement, très serré selon les dernières estimations.
Mais pour Christophe Marion, c'est un texte qu'il fallait faire passer par la case vote, "même s'il était perdu, et en tirer les conséquences, soit retirer le texte, soit le retravailler pour obtenir une majorité". Cette position, il assure la partager avec d'autres députés de son groupe, "tout aussi déçus" que lui.
Alimenter la défiance
Une position qu'il défend pour "conserver le lien entre le peuple et ses représentants" :
Le gouvernement ne sort pas renforcé de cette séquence. [...] Je me suis battu pour ce texte, y compris face aux habitants de ma circonscription, j'ai voulu faire de la pédagogie. Je comprends que l'emploi du 49.3 soit en train de casser quelque chose entre le peuple et ses élus.
Christophe Marion, député Renaissance de Loir-et-Cher
Le député estime ainsi que, avec l'emploi du 49.3, "nous n'avons pas combattu" le climat de défiance des Français envers la classe politique.