Plusieurs événements festifs sont annulés dans le Loiret en cette fin juin. Feux d'artifice, fête annuelle, fêtes des écoles… Certains, à la toute dernière minute. Le point sur certains de ces rassemblements supprimés des agendas, suite aux violences urbaines.
À Amilly, près de Montargis, dans le Loiret, le maire Gérard Dupaty a pris la "lourde décision d'annuler la Fête de l'Europe", prévue dès ce vendredi soir. L'après-midi même, une évacuation des commerces de la zone d'Antibes avait lieu, suite à des rumeurs d'attaques. L'agglomération a été la cible de violences, cette nuit.
Contactée par France 3 Centre-Val de Loire, la municipalité avait fort à faire, ce vendredi 30 juin. "Tout le monde est sur le terrain", nous indiquait-on, en fin d'après-midi. Le but ? Se prémunir d'éventuelles nouvelles dégradations dans les heures qui viennent.
On démonte au plus vite au cas où il y aurait de nouvelles dégradations ce soir.
La mairie d'Amilly
L'événement devait rassembler des concerts, notamment de musique traditionnelle, des représentations de danse, de théâtre ou encore un spectacle équestre. Un immense marché et un Village enfance devaient se dresser. Un événement de taille, dans la commune, et très attendu.
"C'est insensé cette France qui laisse aller la violence et l'irrespect", se révoltait un usager, sur Facebook. D'autres se laissaient aller à l'émotion : "Je suis écœurée" , "triste monde, des gens très proches ont tout perdu cette nuit"...
Un feu d'artifice devait être tiré, le dernier jour de l'événement, dimanche 2 juillet. Un moment marquant, pour les petits et les grands, qui devait se jouer ailleurs aussi, dans le Loiret.
Du côté de Pithiviers, en effet, des mesures ont été prises depuis quelques jours. Pour le maire, Philippe Nolland, le problème n'a rien à voir avec les violences dont sa commune a également été le théâtre, ces dernières nuits.
Le problème est que le parc de Bellecour présente plusieurs risques, selon l'élu. "La végétation, d'abord, mais surtout le fait que la réglementation ait changé", insiste-t-il.
Un arrêté émanant de la préfecture oblige notamment les communes à tirer les feux d'artifice à minimum 75 mètres de distance des habitations. Impossible, à Pithiviers, dans le parc de Bellecour.
La fin des feux d'artifices, à Pithiviers
Résultat, la commune qui consacrait entre 17 et 20.000 euros de budget, dont 12.000 au feu d'artifice, va revoir son programme. "On ne fera plus de feu, très probablement. C'est quasi sûr", tranche-t-il. Musique et bal populaire seront prévus.
Concernant les violences, le maire a fait savoir, au travers d'un communiqué, que la commune se préparait à de nouvelles violences, dès ce soir, mais qu'elle appelait à ce que "la ville retrouve son calme le plus rapidement possible" et que "la sérénité l'emporte sur la colère".
"On s'attend à une réédition", résume-t-il avec une certaine ironie, parlant de commerces barricadés et de forces de police municipale en soutien aux effectifs nationaux.
Les fêtes des écoles annulées, selon une recommandation de l'Education nationale
Un feu d'artifice, c'est un peu la joie dans les yeux des enfants, qui s'apprêtent à terminer l'année scolaire. C'est le temps des dernières fêtes d'écoles et des kermesses. Mises à mal, encore une fois, cette année.
Sur les réseaux sociaux et selon des récits d'habitants dans le Loiret, plusieurs établissements auraient décidé d'annuler les événements festifs.
La kermesse de Ladon, selon une internaute. L'école Jacques-Prévert de Saint-Jean-de-Braye sous les pleurs d'enfants et l'incompréhension des parents, a été annulée selon nos informations, alors que la fête venait de commencer. À Orléans, plusieurs kermesses de fin d'année sont annulées également, par exemple à l'école Charles-Pensée ce vendredi (au dernier moment !).
Chacun apprécie, localement, la mesure de prévention et décide de maintenir, ou non, un temps festif où on ouvre les portes de l'établissement aux enfants et leurs parents.
Philippe Ballé, directeur académique de l'Éducation nationale du Loiret
Plusieurs lycées d'Orléans organisant des bals de fin d'année ont également annulé leurs événements. Contacté par France 3 Centre-Val de Loire, le directeur académique, Philippe Ballé, répond aux rumeurs de consignes en ce sens.
"Il n'y a aucune annulation systématique", débute-t-il. "Seulement un appel à la prudence auprès des chefs d'établissement, dans certains secteurs, pour des raisons de sécurité", ajoute-t-il.
Cette recommandation "qui n'est pas une consigne" est maintenue jusqu'à la fin de l'école : "On est là sur la période jusqu'à la fin des cours et sous réserve de l'évolution de la situation locale", résume Philippe Ballé.