Pour s'adapter au changement climatique, notamment face à la sécheresse, le département du Loiret lance une étude, en collaboration avec le centre d'étude public Cerema, pour la réutilisation des eaux usées traitées. Une analyse prospective qui vise à devenir un document de référence pour les collectivités.
Actuellement, les eaux usées traitées sont considérées comme impropres à la consommation et sont directement rejetées. Seulement 0,1% des eaux usées sont réutilisées en France, contre 10% environ en Espagne et en Italie. Pourtant, elles pourraient être davantage réutilisées dans certains cas pour s'adapter au changement climatique, en particulier à la sécheresse.
À ce sujet, le département du Loiret vient de lancer une étude, avec le Cerema (un centre d'étude public, sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ndlr) pour réutiliser ces eaux usées traitées (REUT).
C'est la première fois qu'un département est à l'initiative de ce type d'enquête.
Jean-Luc Riglet, vice-président du département du Loiret
Il s'agit d'une analyse prospective de 9 mois pour définir des zones géographiques du département où la REUT serait envisageable ou non. Le Loiret compte 214 stations d'épuration, dont 154 bénéficient d'une assistance technique du Département, puisqu'elles se situent dans des zones rurales. À l'issue, cette étude sera mise à disposition des collectivités et maîtres d’ouvrage, partout en France, dans le but de développer des projets de réutilisation des eaux usées. Une sorte de boîte à outils.
La REUT pour l'irrigation ou le rechargement de nappes
En passant d’une gestion linéaire (collecte, traitement, rejet) à une gestion circulaire de l’eau, les eaux usées traitées peuvent devenir une ressource potentielle pour des usages comme l’irrigation, l’arrosage des espaces verts, le rechargement de nappes phréatiques, l’alimentation des zones humides, ou le nettoyage urbain.
"L'idée, c'est de définir dans quelles situations il y a un intérêt de réutiliser ces eaux usées", précise Jean-Luc Riglet, le vice-président du Département en charge de l'environnement, de la transition énergétique, écologique et de l'agriculture. Par exemple, dans les zones où les eaux usées sont nécessaires au rechargement des nappes phréatiques, pas question d'envisager une REUT. En revanche, elle est envisageable dans les zones où le niveau d'eau est suffisant.
Enquête attendue fin 2022 ou début 2023
Une étude attendue, alors que les experts du bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) estiment que le débit des cours d'eau devrait diminuer de 10 à 40% d'ici 2070. De même, à l'échelle du bassin Loire-Bretagne, le rechargement des nappes souterraines devrait baisser de 25 à 30%.
Le Cerema devrait finir cette étude fin 2022 ou début 2023. L'enquête est financée à 80% par les agences de l'eau de Loire-Bretagne et de Seine-Normandie.