Selon l'Insee, les jours de chaleur anormale vont se multiplier dans les prochaines années, et la région Centre-Val de Loire n'est pas épargnée. L'été 2022 semble n'en être qu'un avant-goût.
L'été 2022 se sera révélé exceptionnel. Il se classe déjà deuxième été le plus chaud après 2003 en France, a expliqué Météo France lors d'une conférence de presse ce mardi 30 août. Selon l'organisme, 33 journées de vague de chaleur ont écrasé le pays cette année, un record absolu. Le mois de juillet aura par ailleurs été le plus sec de l'histoire de l'Hexagone, avec un déficit de pluie de plus de 80%.
Et ce n'est pas prêt de s'arranger. Tandis que Météo France tenait sa conférence de presse, l'Insee publiait une étude prédisant une augmentation du nombre de jours anormalement chauds en France ces prochaines décennies, à cause du réchauffement climatique. Cette hausse devrait avant tout toucher les pourtours des chaînes montagneuses et le sud de la France, et n'épargner que les littoraux
Le sud de l'Indre et le Sancerrois, dans le Cher, seront plus chauds que le reste du Centre-Val de Loire
Malgré son climat océanique, le Centre-Val de Loire aussi va devoir prendre sa part d'augmentation des températures. D'après la définition donnée par l'institut de statistiques, une journée anormalement chaude se caractérise par une température maximale mesurée 5 degrés au-dessus de la température maximale moyenne du lieu calculée sur la période 1976-2005.
Sur cette période, la très grande majorité des régions françaises comptait, en moyenne, entre 0 et 15 journées anormalement chaudes chaque année, avec le sud de l'Auvergne comme exception. Désormais, à part les littoraux, toute la France devra en moyenne affronter au moins 16 journées de ce type par an entre cette année et 2050.
En Centre-Val de Loire, l'Insee estime qu'elles seront entre 16 et 20 par an, avec en plus 7 à 11 nuits anormalement chaudes pour compléter le tout (là, on parle d'une température minimale de 5 degrés au dessus des minimales moyennes).
Ces constatations sont valables sur la très grande majorité de la région, mais pas partout. Le Berry se distingue ainsi par deux anomalies impressionnantes. Le sud de l'Indre et le Sancerrois, dans le Cher, seront plus chauds que le reste du Centre-Val de Loire selon l'Insee, représentant 1,4% du territoire régional. Avec, sur les deux zones, plus de 20 journées anormalement chaudes par an, et localement plus de 11 nuits du même acabit.
Plus de nuits tropicales
Les nuits dites "tropicales", où la température ne descend pas sous 20 degrés, vont aussi se multiplier dans la région. Avec un pic, là encore, dans le Berry, où elles seront entre 8 et 18 par an en moyenne. Cette augmentation inquiète l'Insee, qui note que "les baisses nocturnes de température permettent aux organismes de mieux supporter les fortes chaleurs le jour, notamment pour les personnes âgées". Pour l'institut, la prise en compte des températures diurnes est donc "essentielle dans une optique de santé publique".
À noter que, pour bâtir ses conclusions, l'Insee a utilisé un scénario dit "de fortes émissions", défini par le Giec, dans une stratégie de prévision du pire. L'institut précise par communiqué que l'étude a pour but d'alerter les pouvoirs publics pour mieux prévoir des politiques de santé publique et d'adaptation pour les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées, les jeunes enfants, les personnes pauvres ou encore les travailleurs en extérieur. L'Insee s'inquiète par ailleurs de la forte hausse du nombre de personnes âgées dans le pays : en 2009, les plus de 75 ans constituaient 9% de la population, contre probablement 16% en 2050. Autant de personnes fragiles face aux effets du changement climatique.