Depuis le début de l'été, certaines municipalités ne peuvent plus arroser leurs terrains de football afin d’économiser l'eau potable. Sécheresse et sport ne font pas forcément bon ménage.
Patrice Croquet, président du club de foot de Villeperdue, regarde désespérément la pelouse toute craquelée du terrain communal. Avec des restrictions très précoces et deux mois sans arrosage, la vue l’inquiète : "Le terrain n’a pas reçu une goutte d’eau depuis le dernier match du championnat. Impossible de s’entraîner là-dessus. Je crains les blessures au dos, au genou. Si on tacle, là, je crains les blessures".
En situation de crise sécheresse, seuls les clubs professionnels bénéficient d'une dérogation pour arroser leur pelouse. Par ailleurs, il est impossible pour de nombreuses municipalités de se payer le luxe d’investir dans un gazon synthétique, qui coûterait 800 000 euros.
Une somme impossible à amortir pour de petits clubs.
Changement de pratiques culturelles
À Olivet, Maxime Taffoureau, directeur du pôle culturel et sportif, est confronté au même problème. "La chance que nous avons, c’est d’avoir semé pour un de nos terrains début juin, et la préfecture nous a donné une dérogation" pour arroser de 20 heures à 8 heures du matin, à raison de deux arrosages par semaine, détaille-t-il. Assez pour survivre à une sécheresse, mais pas forcément à d'autres épisodes similaires dans le futur. "Nous étudierons d’autres types de gazons, plus résistants", promet-il.
À Villeperdue, le risque pour le club de foot est ne pas pouvoir attirer de nouveaux licenciés. Selon le maire, "il faudrait réfléchir à des solutions en amont et changer de pratiques culturelles".
Certaines municipalités planchent également sur des solutions pour cesser d’arroser avec de l'eau potable et de réutiliser les eaux usées une fois traitées par une station d'épuration.