La laiterie St Denis-de-l’Hôtel affronte depuis une semaine un mouvement social inédit au sein de l’entreprise. Il a pris un nouveau tournant dans la nuit du 30 au 31 mai avec une tentative de blocage des entrées et des sorties du site. La direction a l’intention de porter plainte.
L'ambiance s'envenime entre la direction et les grévistes de la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel (LSDH). Dans un communiqué publié ce 31 mai, l'entreprise évoque une coupure de courant de plusieurs minutes sur le parking la nuit précédente. "Cette coupure a touché l'ensemble du secteur de Saint Denis-de-l'Hôtel " commente le délégué CGT Abdelhak Ahmaidi, dédouanant la vingtaine de personnes présentes sur le piquet de grève devant la Laiterie.
Des individus ont tenté ensuite de bloquer les accès de la Laiterie (St Denis-de-l’Hôtel) selon la direction de LSDH. "Des individus présents sur le piquet de grève ont posé des pneus pour empêcher tout allée-et-venue" précise l’entreprise. Les forces de l’ordre sont intervenues peu après pour les déloger
"Une étape a été franchie"
LSDH connaît la première crise sociale de son histoire. Avec cette tentative de blocage, elle parle d'une "une étape qui a été franchie". Une phrase qui renvoie à la réaction d'un des piliers du mouvement de grève Abdelhak Ahmaidi victime lui-même d'une agression la veille alors qu’il distribuait des tracts. Pour lui, c'est "un cap qui avait été franchi". De son côté la direction estimait que les images de video-surveillance ne révélaient "aucun incident physique".
Après deux journées émaillées de violences, la direction semble rechercher une issue au conflit. Elle s'est dite prête à recevoir une délégation de six personnes. Les discussions sur les salaires ont repris à 14h30 ce 31 mai.
Depuis le 23 mai, les grévistes, une centaine de salariés chaque jour selon la CGT appelle la direction à revoir à la hausse l’augmentation de salaires accordée dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Mais ce mouvement inédit a aussi pour trame de fond un conflit entre la CGT et la CFDT, qui a signé un accord avec la direction.
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