Malgré le triplement des aides liées à la rénovation énergétiques, près de 15% des logements de la région Centre-Val de Loire sont encore des passoires thermiques. Il va falloir accélérer pour rentrer dans les clous de l'objectif de neutralité carbone en 2050.
L'objectif est ambitieux mais est-il réalisable ? La France doit atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.
Parmi les axes prioritaires, la rénovation énergétique des bâtiments, responsables à eux seuls de 6% des émissions de gaz à effet de serre du pays. En Centre-Val de Loire, ce chiffre monte à 17%. Autant dire que l'enjeu est fort.
D'autant qu'en regardant les chiffres régionaux à la loupe, le chemin à parcourir est encore long pour transformer le parc immobilier.
Un taux de passoires thermiques supérieur à la moyenne nationale
Car le Centre-Val de Loire est à la traîne. En moyenne, selon la start-up Heero, spécialisée dans la rénovation énergétique des bâtiments, 15% des logements sont considérés comme des passoires thermiques, c'est-à-dire des logements particulièrement mal isolés.
Une moyenne supérieure à celle du territoire français (13%) et qui cache de nombreuses disparités entre les départements.
Pire, ce nombre serait largement sous-estimé depuis l'entrée en vigueur, en janvier 2021 du nouveau DPE (diagnostic de performance énergétique), mais dont les chiffres n'ont pas encore été étudiés.
Dans le détail du Centre-Val de Loire, c'est l'Indre qui se classe parmi les plus mauvais élèves avec plus d'un logement sur cinq considérés comme une passoire thermique. À l'inverse, l'Indre-et-Loire tire son épingle du jeu avec seulement 10% de logements très énergivores.
La start-up Heero, s'est aussi penchée sur les étiquettes énergétiques de la région en analysant près de 270 000 DPE, en 2019. L'étiquette D est très majoritaire, suivie de peu par les logements "E". "Il semble qu’il reste encore du chemin à parcourir, tous départements confondus", note la société.
Une tendance positive sur les aides à la rénovation
Mais tout n'est pas noir, loin de là. Les aides versées par le dispositif de certificat d'économie d'énergie (CEE) explosent. Ces aides, proposées par les fournisseurs d'énergie, accompagnent les particuliers dans leurs travaux destinés à faire des économies d'énergies.
En Centre-Val de Loire, 294 millions d'euros de ces primes ont été reversés aux habitants, entre 2014 et 2019. "Le signal majoritaire est donc positif dans la région, même si la contribution à l’effort national – 3 à 4 % des volumes - est inférieure aux attentes théoriques pour la région du fait de sa taille", nuance la start-up.
Comme pour les passoires thermiques, les départements ne sont pas logés à la même enseigne. Le Loiret se démarque avec près de 85 millions d’euros délivrés sur la période 2014-2019, suivi par l'Eure-et-Loire (57 millions d'euros) : "Le signal est d’autant plus positif que ce département, plus rural, compte 20 % de passoires", indique Heero.
À l'inverse, l’Indre (33M) et le Cher (30M), les deux départements les plus pauvres de la région, ferment la marche : "Il s’agit également des départements les plus ruraux et dans lesquels la part des CEE précaires est la plus importante, voire majoritaire (pour l’Indre). Cette tendance est relativement similaire avec celles des autres départements français comportant les mêmes caractéristiques démographiques et immobilières ".
Où trouver un espace Rénov dans la région ?
Reste que chacun peut agir sur son logement. Mais pas facile de savoir par où commencer. Pour obtenir des informations et des conseils gratuits pour rénover son logement, des centres d'accueil existent un peu partout dans la région.
Outre les particuliers, collectivités territoriales et bailleurs ont aussi leur rôle à jouer pour accélérer cette transition. Pour l'heure, la Région Centre-Val de Loire est impliquée dans plus de 4000 projets. Mais l'inflation vient jouer les trouble-fête malgré les efforts engagés.