Le tribunal administratif d’Orléans a jugé illégal l’abattage des 32 platanes quai Joffre. La ville de Gien (Loiret) a été condamnée à verser 1.200 euros à deux requérants.
Ce jeudi 10 octobre, le tribunal administratif d’Orléans a donc rendu son jugement en suivant les conclusions du rapporteur public.
A l’audience du 26 septembre dernier, ce dernier s’était appuyé sur l’article L350-3 du code de l’environnement qui stipule que "Le fait d'abattre, de porter atteinte à l'arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l'aspect d'un ou de plusieurs arbres d'une allée ou d'un alignement d'arbres est interdit, sauf lorsqu'il est démontré que l'état sanitaire ou mécanique des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes et des biens ou un danger sanitaire pour les autres arbres".
L’avocat de la mairie de Gien avait bien tenté de démontrer que, selon un rapport phytosanitaire datant de 2016, 29 des 32 platanes présentaient des problèmes de santé. Des arguments qui n’ont vraissemblament pas pesé dans la décision du tribunal.
La ville de Gien Condamnée
Le tribunal administratif d’Orléans a donc annulé l’arrêté du 3 mars 2017 par lequel le maire de Gien, Christian Bouleau, autorisait la communauté de commune à procéder à l’abattage. Il a également condamné la ville de Gien a verser 1.200 euros à deux habitants de la commune au titre des frais d’avocats.Les platanes de Gien : une histoire qui remonte à 2017
En 2016, la mairie de Gien veut élargir les quais de la rive nord afin de réhabiliter les bords de Loire. Elle souhaite pour cela, abattre 60 platanes, centenaires pour la plupart. Mécontente, la population se mobilise en alertant le préfet, en vain.Le 12 octobre 2017, 30 platanes sont coupés en 4 heures sur le quai Lenoir, à l’ouest du pont du centre-ville. A la place, sont plantés 28 Féviers d’Amérique.
En janvier 2018, un collectif citoyen dépose un recours devant le Tribunal Administratif d’Orléans pour tenter de faire annuler l’autorisation d’abattage de 32 autres platanes sur le quai Joffre.
Le 24 avril 2018, cette dernière est suspendue, en s’appuyant déjà, sur l’article L350-3 du code de l’environnement qui stipule qu’il est interdit d’abattre un seul arbre d’un alignement en bordure de voie.
La municipalité giennoise avait par la suite saisi le Conseil d’Etat en espérant faire réhabiliter l’autorisation d’abattage. Mais ce dernier avait choisi de confirmer sa suspension.