Deux automobilistes sont décédés en traversant des passages à niveau à Gien en août et novembre 2022. Un an après, le maire de la ville se bat toujours pour y faire installer des barrières, alors que la SNCF s'y oppose.
Un an après, la douleur reste intacte. Le traumatisme des deux drames ayant impliqué de très jeunes automobilistes reste présent dans les esprits. Aujourd'hui encore, le maire se bat pour protéger au mieux les conducteurs de Gien. Son combat : faire installer une barrière "pleine" avant le passage à niveau pour forcer les conducteurs à ralentir, mais la SNCF s'y oppose.
Pour rappel des faits, le 10 novembre 2022, une collision entre un train et une voiture avait causé la mort d'un jeune homme de 18 ans sur le passage à niveau numéro 63 de la route de la Bussière. Cet événement reste dans les mémoires, comme celui qui avait frappé quelques mois plutôt, impliquant cette fois-ci le suicide d'un homme. Il n'empêche que c'était le troisième accident en 1 an. En août 2022, c'est une jeune femme de 19 ans qui était décédée suite à une collision, sur le passage à niveau 64.
"C'est un concours de circonstances. Le dernier accident datait des années 70" soutient le maire (DVC) de Gien, Francis Cammal. Pour autant, il ne reste pas les bras croisés et se bat aujourd'hui pour mieux protéger ces endroits à risques. "On a eu des discussions suite à ces deux accidents, on a essayé avec la SNCF de trouver des solutions."
Lui, tient à l'installation d'une barrière pleine, pour "éviter que quand les gens voient la barrière s'abaisser, prennent l'initiative de zigzaguer autour des barrières pour passer." Barrière dissuasive qui empêcherait tout passage lors de l'arrivée d'un train sur les rails. Cependant, la SNCF s'y oppose fermement.
La SNCF, fermement opposée à l'installation d'une barrière
"La SNCF me dit que ce n’est pas possible, que celles déjà installées sont conformes à la réglementation. Si les barrières sont fermées et infranchissables, ça dissuade quand même les automobilistes selon eux." Depuis les accidents, réflexions et actions sont lancées afin de tenter de rendre ces points de circulation plus sûrs. Francis Cammal a fait installer deux panneaux lumineux clignotants à 150 mètres du passage à niveau.
"On va également, avec le département du Loiret, modifier un carrefour, pour justement inviter les automobilistes à bien marquer le stop à cet endroit-là. On a également marqué au sol le stop, les vitesses. On a pris un certain nombre de mesures, le reste, c'est du ressort de la SNCF."
La SNCF, elle, propose de peindre les platelages du passage à niveau de couleur ocre pour qu'on le voie de loin. "Ils vont le peindre, oui, mais ne veulent pas entendre parler de barrière... C'était ma demande et elle n'a pas été retenue. Je ne peux que le déplorer : je n'ai absolument pas la main dessus."
Faute d'obtenir une avancée sur ce point, le maire maintient que "toutes les options pour éviter que ça se reproduise sont les bienvenues.", et souligne que des aménagements plus importants feront l'objet de discussions avec le Département. Contactée, la SNCF n'a pas pu répondre à nos questions avant la publication de cet article.