Gabriel Attal nommé Premier ministre, les réactions des élus politiques en Centre-Val de Loire

Salué par les uns, moqué par les autres, le plus jeune Premier ministre jamais nommé en France ne laisse personne indifférent dans la classe politique.

Au lendemain de la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre, les félicitations se succèdent au sein de la majorité. Mais celui qui est aussi le plus jeune Premier ministre jamais nommé en France a aussi essuyé quelques critiques, notamment en raison de son parcours particulièrement privilégié, de l'École alsacienne à Matignon en passant par Science-po, dont il est sorti il y a seulement dix ans.

La Macronie en liesse

Dans le camp présidentiel en tout cas, les éloges pleuvent sur le nouveau Premier ministre. Là où les critiques voient dans le parcours de Gabriel Attal à travers les 6e et 7e arrondissements de Paris une suite de série de pistons, les députés macronistes admirent une ascension fulgurante jusqu'à la plus haute fonction du gouvernement. Peut-être aussi parce que ces mêmes députés macronistes de la première heure y voient la preuve que la loyauté au président est récompensée.

Avec un enthousiasme non-feint, le député d'Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian vante ainsi le "talent et l'autorité" du trentenaire, "apprécié des Français", doté de "la jeunesse, la volonté, le dynamisme, la fraîcheur" nécessaires pour faire du "bon boulot à Matignon".

Même son de cloche sur les réseausx sociaux chez ses collègues centristes du Centre-Val de Loire. Dithyrambique, le député du Cher François Cormier-Bouligeon voit en Gabriel Attal "l'homme de la situation" et salue "un sans-faute depuis 2017".

Pour l'élu de la majorité, le nouveau Premier ministre "a toujours su expliquer clairement aux Français son action ministérielle comme la politique du gouvernement en général" et a "démontré une grande capacité à maitriser des portefeuilles ministériels diversifiés, mettant en œuvre des solutions efficaces et appréciées".

Quant au parcours relativement court, du nouveau Premier ministre, il n'inquiète pas les parlementaires centristes. "Il a beau être jeune, il est expérimenté", défend Guillaume Kasbarian. Élu député en 2017, réélu, circulant à travers plusieurs ministères, depuis la Santé à l'Éducation en passant par les comptes publics, avant d'être porte-parole du gouvernement, "Gabriel Attal ne sort pas de nulle part".

"Gabriel le Bref"

Sur le flanc droit de la Macronie, la nomination de Gabriel Attal suscite un amalgame d'éloges et de critiques molles. "Félicitations à Gabriel Attal et tous mes vœux face aux nombreux défis qu'il devra relever" a twitté sur X le député LR de l'Indre Nicolas Forissier. "Son talent et son esprit d’ouverture constituent ses atouts", mais le député insiste sur la nécessité d'un "pacte de stabilité avec LR dans l'intérêt des Français".

À l'extrême-droite, le député RN Roger Chudeau, qui fustigeait "le verbe sans la pensée" de l'ancien ministre de l'Éducation, se demande sur le même réseau social ce qu'il restera "de tous ces chantiers lancés à grands coups de communication".

Saluant un homme "volontaire, réactif, proactif", l'ancien cadre de l'Éducation nationale regrette la "méthode de communicant" de "Gabriel le Bref", qui aura "survolé les problèmes sans s'attaquer à la racine du mal". "Et je crains fort qu'il en aille de même à Matignon."

"C'est la voix de son maître"

"C'est un non-sujet", balaient pour leur part la plupart des élus de gauche, qui ne voient dans le remplacement d'Élisabeth Borne aucun changement de cap de la part du camp présidentiel.

"On prend les mêmes et on recommence", estime la conseillère régionale LFI Karin Fischer, qui voit dans cette nomination le signe que "la Macronie se réduit à un tout petit cercle de fidèles". Et pendant ce temps, "des gens meurent de froid dans la rue, et le gouvernement a refusé d'allour plus de places en hébergement d'urgence par un 49-3".

"Cela révèle une certaine conception de la démocratie d'Emmanuel Macron, qui prend et jette ses Premier ministres." Même son de cloche, au niveau national pour Jean-Luc Mélenchon, qui voit Gabriel Attal retrouver "son poste de porte-parole". 

Gabriel Attal, "c'est la voix de son maître", avance encore l'élue, qui rappelle que le nouveau Premier ministre ne se soumettra vraisemblablement pas à un vote du confiance du Parlement, "comme cela se faisait normalement, en démocratie". Un manquement également relevé par Olivier Faure, secrétaire national du PS et Manon Aubry, eurodéputée LFI.

Quant à son passage éclair à l'Éducation nationale, Karin Fischer, également enseignante, note que Gabriel Attal "s'intéressait essentiellement aux vêtements des élèves", en particulier la chasse à l'abaya et l'expérimentation du port de l'uniformes. Des mesures mises en place selon elle pour faire "diversions face aux vrais problèmes, comme le nombre insuffisant d'enseignants".

Plus jeune Premier ministre de la 5e République, fidèle de la première heure à Emmanuel Macron, il manque encore à la carrière de Gabriel Attal le moindre accomplissement en son nom propre. Il lui reste, en théorie, trois ans pour y parvenir. L'annonce de la composition de son gouvernement devrait intervenir d'ici au 12 janvier.

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