La motion de rejet préalable au projet de loi immigration a été adoptée lundi 12 décembre par les députés. Un rejet salué à l'extrême droite et à gauche, mais qui accroit encore les divisions au sein du groupe Les Républicains en Centre-Val de Loire.

L'Assemblée nationale a adopté lundi 11 décembre par 270 voix contre 265 une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, avec les voix de la gauche, des LR et du RN, infligeant une très lourde défaite politique au gouvernement. L'adoption de cette motion entraîne l'interruption de l'examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.

"L'Alliance de la carpe et du lapin", dénonce la majorité

Au lendemain de ce coup de tonnerre qui fait trembler le gouvernement, les élus de la majorité présidentielle, à l'instar de la députée du Loiret Stéphanie, Rist dénoncent à l'unisson "l'opportunisme politique" de l'opposition. "L'Alliance de la carpe et du lapin" qui "fait capoter d'entrée de jeu le projet de loi immigration", s'insurge quant à lui Guillaume Kasbarian, député d'Eure-et-Loir.

Dans une vidéo enregistrée à l'Assemblée nationale dès l'issue du vote, François Cormier-Bouligeon, pointe lui aussi du doigt les députés LR et du Rassemblement National qui ont voté à la majorité cette motion défendue par le groupe écologiste. "Eux qui n'ont que l'immigration à la bouche viennent malheureusement par leur vote irresponsable, démagogique, d'empêcher l'Assemblée nationale de débattre de ce sujet-là. Nous sommes devant un déni de démocratie et j'espère que les citoyens sanctionneront ce type de comportement indigne", fustige l'élu du Cher.

La NUPES satisfaite. Le RN demande un référendum

Un déni de démocratie également scandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, que la gauche, qui n'a cessé de dénoncer un projet "liberticide" et "xénophobe", réfute en trombe, renvoyant le gouvernement à ses responsabilités. "Et les 49.3 à répétition sur le budget de l'Etat et de la Sécu … c'est de la démocratie joyeuse ??? Bouffonnerie !!!", s'énerve le député de la gauche démocrate et républicaine du Cher Nicolas Sansu.

Après le passage en commission, qui a en partie détricoté le texte du Sénat, le Rassemblement National dénonçait lui la réécriture de l'article 3 du projet de loi "qui permettrait la régularisation automatique des clandestins exerçant des « métiers en tension » et donc la création d’une nouvelle filière d’immigration", dénonce Thomas Ménager dans un communiqué. Le député RN du Loiret se félicite donc de l'adoption de cette motion et demande à ce que le texte soit désormais soumis à un référendum populaire. "Français attendent mieux qu’une petite loi mal ficelée qui démontre que pour le Gouvernement, l’immigration n’est pas un problème, mais un projet."

Divisions chez Les Républicains

Du côté du groupe Les Républicains, 40 des 53 membres qui se sont exprimés ont voté en faveur de la motion. Parmi eux, le chef de file du groupe, Olivier Marleix, député d'Eure-et-Loir qui jouait gros dans ce scrutin. L'adoption a assis sa crédibilité face à des troupes indisciplinées. "Le gouvernement, s'il veut reprendre ce texte, est obligé de repartir de la version durcie par le Sénat. Et ça, ça nous va très bien", s'est-il félicité après ce coup de tonnerre.

Mais chez les LR, onze députés se sont également abstenus, neuf avaient séché la séance tandis que deux seulement ont voté contre, dont Nicolas Forissier: "Je ne peux accepter que ma famille politique rentre dans une telle manœuvre salie, juste pour contrer le gouvernement parce qu'on a du ressentiment et de l'acrimonie", ne décolère pas le député de l'Indre au micro de nos confrères de France Bleu Berry, montrant s'il le fallait encore, que les divisions au sein du groupe sont encore loin d'être effacées.

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