Une enquête préliminaire a été ouverte concernant l'attribution d'un marché public à une société détenue en partie par le gendre du maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges. Cette affaire, révélée par France 3 Centre-Val de Loire en décembre 2022, avait entraîné un signalement de l'association Anticor au procureur de la République.
C'est un nouveau front judiciaire qui s'ouvre pour le maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges. Selon nos informations, confirmées par Frédéric Chevallier, le procureur de la République de Chartres, la Justice a ouvert une enquête préliminaire concernant l'attribution du marché public, par la municipalité chartraine, à la maçonnerie Janneau, une société détenue pour moitié par le gendre de Jean-Pierre Gorges, Julien Cornu.
S'appuyant sur les révélations de France 3 Centre-Val de Loire en décembre 2022, l'association anticorruption Anticor avait envoyé un signalement au procureur de la République, en mars 2023.
Dans cette alerte, Anticor demandait à la Justice d'enquêter sur la signature de ce contrat entre la ville et la maçonnerie Janneau, dont 49% des parts appartiennent à une holding de Julien Cornu, l'époux de Mélanie Gorges, la fille du maire de Chartres.
Contacté à plusieurs reprises par mail, téléphone et SMS les 10 et 11 octobre, le service communication de l'agglomération de Chartres n'a pas répondu à nos sollicitations. "Adressez-vous au dirigeant de l'entreprise, ce n'est pas ma boîte", nous a répondu, de son côté, Julien Cornu.
Un risque pénal selon Anticor
En octobre 2022, Jean-Pierre Gorges a signé de sa main l'ultime document permettant de déclencher ce contrat de plus d'un million d'euros sur une période maximale de quatre ans. En raison de cette implication en fin de processus, Anticor soupçonne le maire de Chartres de s'être potentiellement rendu coupable du délit de prise illégale d'intérêts.
La Justice a donc estimé le signalement d'Anticor suffisamment crédible pour ouvrir une enquête préliminaire. Selon le procureur de la République de Chartres, le dossier est maintenant entre les mains "du pôle économique et financier de Nanterre".
Désormais, un officier de police judiciaire doit produire un rapport, dans un délai maximal de deux ans, au procureur de la République, qui décidera s'il y a lieu d'ouvrir une information judiciaire ou au contraire d'un classement sans suite.