Ce vendredi 20 janvier, les Sages ont rejeté le recours déposé par le candidat du Rassemblement national, Valentin Manent, pour faire annuler le second tour des élections législatives dans la 5e circonscription du Loiret.
C'est officiel : Anthony Brosse va pouvoir garder son fauteuil de député de la majorité dans la 5e circonscription du Loiret (Ensemble). Le 20 janvier 2023, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours déposé par son ancien concurrent du Rassemblement national aux élections législatives, Valentin Manent.
"Ça aurait été frustrant que tout s'arrête"
Un soulagement pour l'actuel député pour qui le rejet du recours n'était pas acquis : "C'est vrai qu'on se préparait [à une nouvelle élection]. En politique, on essaie toujours d'anticiper", reconnaît Anthony Brosse auprès de France 3 Centre-Val de Loire. "Cela fait six mois que je suis à l'Assemblée, que je travaille sur les dossiers. Ça aurait été frustrant que tout s'arrête pour repartir sur une élection".
En revanche, pour Valentine Manent, la frustration est bien là : "J'avais forcément un peu d'espoir, mais je prends acte de cette décision. Je souhaite bon courage à Monsieur Brosse, en espérant qu'il prenne un peu plus en compte, dans ses futurs votes à l'Assemblée nationale, que la moitié des électeurs n'ont pas voté pour lui".
Une victoire à 11 voix près
Valentin Manent à de quoi être amer. Le second tour, entre les deux candidats, s’était joué à un cheveu. Au moment du dépouillement, seules 11 voix ont séparé les deux hommes à la faveur d'Anthony Brosse. Donné gagnant dans un premier temps avec 98% des bulletins dépouillés, le candidat RN était tombé de haut.
Peu de temps après l'élection, il avait déposé un recours assurant avoir "trouvé quelques erreurs qui pourraient faire basculer le résultat, d'un côté comme de l'autre".
L'élection la plus serrée de France
Si les Sages ont bien trouvé quelques inexactitudes, elles ne permettent pas de remettre en cause la sincérité du scrutin : "six votes, correspondant à des différences de signature significatives et inexpliquées, doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés", note le Conseil dans sa décision. Deux autres voix ont, par ailleurs, été ajoutées au candidat du Rassemblement national.
L'écart officiel entre les deux hommes est donc encore plus mince que le soir du second tour, avec seulement trois voix supplémentaires pour Anthony Brosse. "C'est peut-être encore plus frustrant", reconnaît Valentin Manent.
Malgré l'écart très mince, "ces rectifications ne modifient pas l’ordre des candidats au second tour, M. Brosse conservant une avance sur M. Manent de trois suffrages. Il y a lieu, par suite, de rejeter la requête de M. Manent", conclut le Conseil constitutionnel.