L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy mais aussi repreneur d’entreprises en difficulté n’a pas respecté son contrôle judiciaire. Il était mis en examen depuis avril 2021 suite au rachat de l’entreprise Ascométal.
Les ennuis judiciaires de Franck Supplisson viennent de prendre une tournure plus sombre. L’ancien président (LR), entre 2018 et 2020, de l’Agglomération de Montargis dort en prison depuis le 9 avril dernier, selon La République du Centre, une information qui nous a été confirmée par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).
De multiples chefs d’accusation
Une incarcération qui fait suite au non-respect de son contrôle judiciaire précise le parquet. En effet, depuis avril 2021, Frank Supplisson était mis en examen dans le cadre de la reprise du groupe sidérurgique Ascométal en 2014.
Les chefs d’accusation dont il est accusé sont multiples : "abus de biens sociaux", "faux et usage de faux en écriture privée", "blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée" et "escroquerie au jugement en bande organisée".
L'ex élu montargois a formé plusieurs recours contre cette mesure. Tous ont été rejetés à ce jour détaille le procureur.
Une information qui a provoqué quelques réactions. Son successeur à la tête de l’agglomération de Montargis, Jean-Paul Billault, réagit sobrement à la nouvelle :
"J’ai beaucoup de respect pour l’homme, qui doit assumer ce qu’il a fait."
Jean-Paul Billault, président de l'Agglomération Montargoise
Pour Alphonse Proffit, conseiller municipal de Montargis et conseiller communautaire, la retenue est moindre.
"Il faut un audit des comptes de l'agglomération. Il n'y a jamais eu aucun contrôle de son action qui a été faite."
Alphonse Proffit, conseiller municipal de la ville de Montargis
Pour lui, cette incarcération devrait surtout être l'occasion de s'intéresser de près aux comptes de la ville et de l'agglomération : "Qu'est-ce qu'on attend pour s'y intéresser et faire un audit ? Les comptes de l'agglomération et de la ville de Montargis présentent de nombreuses incohérences, des irrégularités. Il n'y a jamais eu aucun contrôle de son action qui a été faite." s'est-il interrogé.
Mis en examen dans une autre affaire
Spécialisé dans la reprise d’entreprises en difficulté, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a multiplié les affaires judiciaires ces dernières années.
En 2023, dans le cadre de l’enquête sur la reprise d’Alpine Aluminium, une entreprise située à Annecy, en Haute-Savoie, il avait été mis en examen cette fois pour "faux engagements" et "escroquerie au jugement".
Condamnation dans le Loiret
L’an dernier, c’est une autre condamnation qui avait fait parler. Celle pour prise illégale d’intérêts. Franck Supplisson avait été condamné par la Cour d’appel d’Orléans à 4 mois de prison avec sursis, à 10 000 euros d’amendes ainsi qu’à 3 ans d’inéligibilité.
Il lui était reproché la signature, en 2018, de plusieurs contrats de location d’appartements au nom de la collectivité, avec la société Le Bon Gîte dont il était actionnaire.