“On a le sentiment d’être défavorisés quand on habite loin d’Orléans”... À Lorris situé dans l'Est du Loiret, une mère d’élève dénonce les problèmes de remplacement des enseignants dans le collège de sa fille, privée depuis deux ans de cours réguliers de français et d’anglais.
À la lecture de l’emploi du temps de sa fille, Karine Garcia n’en est pas revenue. Pour la deuxième rentrée consécutive, ses cours de français ne pouvaient pas être assurés, faute de remplaçants. Pour cette rentrée, la mère d'élève espérait que le rectorat aurait pris ses dispositions.
L’an dernier, une enseignante de français de l'établissement avait pallié le problème en assurant 2 h de cours par semaine, sur les quatre qui doivent être dispensés aux 5e. Au détriment des leçons de latin.
Malgré les cours privés dispensés à ses frais durant l'année scolaire, Karine Garcia est inquiète :
Ma fille rentre en 4e et elle ne sait pas faire une rédaction, elle n’a jamais appris !
Karine Garcia, parent d'élève
En anglais, la situation n’est pas meilleure. Avec un enseignement en dents de scie en 2023-2024, la mère d’élève estime n’avoir pas d’autre choix que de maintenir les cours de soutien pour Zoé cette année.
Le collège Guillaume de Lorris a cumulé les déficits d’enseignants l’an dernier, en allemand, en latin, mais aussi musique. “On a l’impression d’être de sous-citoyens, d’être défavorisés quand on se trouve loin d’Orléans” explique encore une autre mère d'élève.
Leur colère, les parents d’élèves l’ont partagée avec les médias et les élus de leur circonscription. Et Karine Garcia s’en félicite. Deux jours après le reportage de France 3, le rectorat a annoncé la présence d’un professeur de français et d’un enseignant d’allemand à Lorris pour ce 9 septembre.
Le casse-tête du remplacement en zone rurale
Le rectorat l'admet, il existe "des tensions en remplacement" sur le français dans certaines zones très ciblées, sur l'anglais. La question de la ruralité et des emplois du temps complexifie encore les choses. "Trouver quelqu'un pour seulement trois heures par semaine dans un collège rural, c'est d'une complexité immense", témoigne le recteur Jean-Philippe Agresti sur le site de France 3 Centre-Val de Loire. Il assure cependant que, sur les remplacements de plus de 15 jours, un remplaçant a pu être trouvé dans 95% des cas l'année scolaire passée en Centre-Val de Loire.
À Lorris, Les parents d’élèves espèrent que l’enseignant de français vacataire pourra donner ses cours le plus longtemps possible.