Législatives 2022 : Jean-Michel Blanquer a-t-il visité le campus numérique de Montargis en tant que candidat ou en tant que ministre ?

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer était en déplacement ce 6 mai dans le Loiret, officialisant sa candidature pour les législatives dans la 4e circonscription du département. Un "parachutage" déjà critiqué par ses adversaires, qui s'inquiètent d'un mélange des genres lors de sa visite du campus numérique de Montargis.

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C'est donc officiel, Jean-Michel Blanquer sera le candidat de la majorité présidentielle dans la 4e circonscription du Loiret, actuellement au mains des Républicains en la personne de Jean-Pierre Door. Invité sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire ce 6 mai, après une journée de campagne dans le département, le ministre de l'Éducation nationale a évoqué son "envie d'être utile pour ce territoire magnifique" ainsi que le "potentiel gigantesque" du "Loiret en général et du Gâtinais montargois".

Il y a un temps pour tout, et maintenant il me semble important d'avoir un ancrage local, et que Loiret c'est le cœur de la France. Ça me plaît beaucoup d'être ici désormais

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale et candidat Renaissance dans la 4e circonscription du Loiret

Le plan du ministre pour se faire connaître des habitants de sa circonscription putative ? "Aller vers eux, très informellement, sur les marchés, en les écoutant", explique Jean-Michel Blanquer sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire ce 6 mai. De quoi aborder des thèmes chers aux cœur des Loirétains, comme "le désert médical" dans la circonscription, mais aussi "la volonté de perspectives pour les jeunes et le besoin de développement économique".

Une visite ministérielle qui pose question

La droite comme la gauche, représentées par le LR Ariel Lévy et le PCF Bruno Nottin, ne se sont pas privées pour faire pleuvoir les petites phrases sur le nouveau candidat, "ministre déchu" pour l'un, "recalé de la Macronie" pour l'autre. La droite sortante a aussi vu d'un œil soupçonneux le déplacement loirétain de Jean-Michel Blanquer ce 6 mai, au cours duquel il s'est rendu à Dordives, Courtenay ou encore Bazoche-sur-le-Betz. 

Car au milieu de ces déplacements de campagne, le candidat aurait aussi glissé une visite ministérielle : selon Benoît Digeon, maire LR de Montargis et directeur de la campagne d'Ariel Lévy, Jean-Michel Blanquer aurait décroché, via le secrétariat du ministère de l'Éducation nationale, une visite du "campus connecté" de la commune. Sur place c'est bien en tant que ministre qu'il aurait rencontré les équipes du campus, en présence de Jean-Paul Billault, président de la communauté d'agglomération de Montargis.

Or, fait valoir Benoît Digeon, lorsqu'Ariel Lévy avait souhaité se rendre au lycée professionnel de Château-Blanc de Châlette-sur-Loing, en tant que conseiller départemental, la direction lui avait fait savoir qu'il était préférable qu'il attende la fin de la campagne des législatives, pour ne pas déroger à la neutralité de l'établissement. "Je suis étonné de voir que les moyens du ministre soient au service du candidat, c'est contraire à l'esprit de la loi."

"Candidat, il l'était peut-être avant, et peut-être après, mais pas pendant !"

"Son cabinet m'a fait part du souhait de Jean-Michel Blanquer de visiter le campus", confirme de son côté Jean-Paul Billault, le président de la communauté d'agglomération, présent lors de la visite ministérielle. Mais, insiste l'élu, "c'était le ministre qui était reçu, pour parler des problèmes rencontrés par le campus" et de "l'aide significative reçue de l'État". Il s'agissait d'une apparition de Blanquer le ministre, pas Blanquer le candidat, donc ? "Candidat, il l'était peut-être avant, et peut-être après, mais pas pendant !"

"Je ne dis pas qu'il y a deux poids, deux mesures, mais le ministre a un petit peu forcé la porte", rétorque le maire de Montargis, qui affirme que "nous n'avons jamais eu de visite ministérielle d'importance dans les lycées et collèges de la ville auparavant". Une affirmation techniquement exacte, même si Julien Denormandie, le ministre de l'Agriculture, s'était bien rendu dans un lycée agricole d'Amilly, dans l'agglomération montargoise, pour soutenir la filière au mois de septembre 2020. Le 6 mai, Jean-Michel Blanquer "était candidat à 100%, on n'est pas candidat de 8h à midi, puis ministre de 14h à 16h".

Pour l'équipe de Blanquer, "il faudrait songer à élever le débat"

Contactée par France 3, l'équipe du candidat conteste à la fois la version de Benoît Digeon et celle de Jean-Paul Billault : c'est bien le candidat Jean-Michel Blanquer, et non le ministre, qui est l'auteur de ce déplacement. "C'est bien un membre de l'équipe de campagne qui a proposé cette visite", explique d'une part l'entourage du candidat de Renaissance, qui affirme d'autre part être "totalement transparente" sur le fait que le ministre ne fait "absolument pas" campagne avec les moyens de l'État.

Par ailleurs, "le campus connecté dépend des compétences du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, pas de celui de l'Éducation nationale", poursuit l'équipe de campagne. "Jean-Michel Blanquer est avant tout là pour être constructif. Ces considérations ne sont pas vraiment des enjeux de campagnes, et il faudrait plutôt songer à élever le débat."

Parfois critiquées, ces visites ministérielles en période de campagne n'ont rien de nouveau. Pendant la crise chez Alvance Wheels, dans l'Indre, c'est le ministre des relations avec le Parlement Marc Fesneau, également candidat à la présidence de la région, qui avait annoncé un prêt de 2 millions d'euros accordé par l'État à l'usine, le tout lors d'une visite ministérielle sur le site, en banlieue de Châteauroux.

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