Six maires de communes de plus de 3 500 habitants dans le Loiret ont été élus sous l'étiquette Parti socialiste en 2014. Objectif en vue des municipales 2020 : les conserver, notamment en s'alliant à d'autres forces de gauche. Et tenter de faire basculer d'autres villes à gauche.
La Chapelle-Saint-Mesmin, Chécy, Ingré, Jargeau, Saint-Jean-de-Braye et Saint-Jean-de-la-Ruelle. Six des 32 communes de plus de 3 500 habitants dans le Loiret ont été remportées par des maires étiquetés Parti socialiste en 2014. L'objectif pour les élections municipales de 2020 pour le parti, en difficulté depuis le quinquennat de François Hollande, est de les conserver. Comme en 2014.
Mais comment ? Avec "la volonté de faire autrement", selon Carole Canette, patronne du Parti socialiste du Loiret depuis mars 2018. "Le temps de l'arrogance est passé. On a compris le message. Ce n'est pas comme si on s'était retrouvé au second tour des dernières élections présidentielles ou à plus de 6 % aux dernières élections européennes... Les Français en ont ras-le-bol que la gauche s'affronte au lieu de construire ensemble. Le message est reçu."
Très heureuse ce soir d'avoir la confiance des socialistes de Fleury-les-Aubrais pour les municipales. Maintenant rassembler la gauche. pic.twitter.com/Tm3ijZZQEH
— Carole Canette (@CaroleCanette) 10 octobre 2019
Une alliance de la formation dirigée par Olivier Faure avec d'autres forces de gauche n'est donc pas à exclure. C'est le rôle des chefs de file, désignés dans chaque département. Six ont été désignés dans le Loiret, dont Carole Canette, élue d'opposition à Fleury-les Aubrais, commune dirigée par la maire UDI Marie-Agnès Linguet. Dans les prochaines semaines, les chefs de file socialistes vont discuter avec leurs homologues communistes, des Verts ou divers pour trouver un terrain d'entente pour les prochaines municipales.
Pas question, par contre, de s'allier ni de soutenir un candidat de La République en marche, le parti présidentiel. "C'est une décision nationale que je partage pleinement", poursuit Carole Canette. Nicolas Bonneau, maire PS de La Chapelle-Saint-Mesmin, devrait lui avoir le soutien de LREM aux prochaines élections. "Ca les regarde", retoque l'élue loirétaine.
"On va se battre partout où on peut"
L'enjeu n'est donc pas de conserver les communes avec une étiquette socialiste coûte que coûte. "On a connu de meilleurs temps, c'est sûr... Mais on reste un grand parti malgré cette phase difficile. On peut faire un pas de côté sans disparaître", explique Carole Canette. Comprenez : un maire peut ne pas être estampillé PS, mais le ou la socialiste aurait des responsabilités importantes au sein de la liste de gauche gagnante. "A Orléans par exemple, il y a quelque chose à faire pour une union de la gauche. Notre chef de file, Baptiste Chapuis, est favorable à une union. Après, est-ce qu'il sera tête de liste ? On verra... On veut offrir aux habitants des projets de gauche."Outre les six communes de plus de 3 500 habitants dirigées par un ou une maire PS, trois autres des 32 communes ont un maire de gauche - un DVG, deux PCF. "Le Loiret est marqué à droite. On va se battre partout où on peut." Carole Canette espère qu'elles resteront à gauche, mais pas seulement : la directrice d'un organisme de formation professionnelle dans le domaine de la santé à Olivet espère bien jouer les troubles-fêtes à Fleury-les-Aubrais, où la maire ne ferait pas l'unanimité au sein même de son équipe municipale. "Certains habitants m'ont dit "Cette ville se meurt". Cela pourrait nous être bénéfique l'année prochaine, mais je préfèrerais que la ville aille mieux. Il faut qu'une proposition de gauche émerge pour que Fleury passe à gauche." Et ainsi éviter pour elle une nouvelle défaite, après celle de 2014. La gauche n'a plus dirigé Fleury-les-Aubrais depuis 1995.
Les chefs de file socialistes dans le Loiret
Châlette-sur-Loing : Christophe RambaudChécy : Isabelle Glomeron
Fleury-les-Aubrais : Carole Canette
Montargis : Dalip Vehapi
Orléans : Baptiste Chapuis
Pithiviers : Thierry Strombini
Chef de file ne signifie pas forcément tête de liste. Le "premier socialiste" va négocier avec les autres forces politiques de gauche de ladite commune. Puis un appel à candidatures a lieu et le choix est arrêté selon des enjeux de parité ou encore d'expérience.