Augmenter les frais d'inscription pour les étudiants étrangers dans les universités françaises est une mesure décidée par le gouvernement en novembre dernier. Une mesure qui avait été très critiquée par les syndicats étudiants et présidents d’universités à l'époque.
Le Premier Ministre Edouard Philippe l’avait affirmé en novembre 2018 dans le cadre de la création du label "Bienvenue en France". Cette annonce est devenue obligatoire avec la parution au Journal Officiel le 21 avril dernier : la hausse des frais d’inscription universitaire pour les étudiants non-européens entre en vigueur pour cette rentrée. Désormais, les étudiants étrangers (hors Union Européenne) qui viennent en France pour faire leurs études avec un visa étudiant et qui débutent leur cursus universitaire paient des frais d’inscription supérieurs aux autres étudiants, ceux français ou issus de l’Union Européenne.
Par exemple, un étudiant étranger issu des pays extérieurs à l’Union Européenne qui s’inscrit en licence en cette rentrée paiera 2 800 euros de frais d’inscription contre 170 euros jusqu'à présent. Autre exemple : il paiera 3 800 euros s’il s’inscrit en Master (contre 243 euros). Cette mesure ne s’applique pas aux étudiants qui sont déjà dans un parcours universitaire dans notre pays mais seulement à ceux qui entament des études universitaires.
A son annonce, la mesure avait ému. Certains ont parlé de mesure discriminatoire. Pour autant, ces augmentations de frais d’inscription sont une obligation pour les universités. Ainsi en a décidé le gouvernement. Les universités qui ont décidé de ne pas les appliquer ne pourront pas le faire indéfiniment. Certains présidents d’université ont toutefois décidé de ne pas appliquer la hausse à la rentrée 2019-2020. Les universités sont soumises à des règles en matière de pourcentage d’exonération des droits : elles ne peuvent procéder à plus de 10 % d’exonération.
L'université d'Orléans fait partie des rares universités à appliquer la mesure en France métropolitaine
L’université d'Orléans a voté le 26 avril dernier une délibération en Conseil d’Administration : elle a décidé d’appliquer des frais « différenciers » aux étudiants étrangers qui s’inscrivent en 1ère, 2ème et 3ème année. Comme toute université, elle peut exonérer certains frais dans une limite fixée par les textes : elle a fait le choix d’exonérer les étudiants qui s’inscrivent en Master. Avec un peu moins de 20 000 étudiants, Orléans est une université de taille moyenne. Pour les étudiants étrangers (elle en accueille 2 800 en moyenne chaque année), c’est une université attractive. La faculté de la métropole du Loiret figure parmi les 1 000 meilleurs établissements au monde, selon le classement Shanghai, qui fait chaque année référence. Elle a fait le choix d’exonérer les étudiants étrangers qui s’inscrivent en Master pour continuer à les attirer et favoriser la recherche estimant que ces étudiants participent à la recherche française et sont, en partie, les "chercheurs de demain".L’université n’applique pas de frais « différenciers » pour les étudiants étrangers qui viennent d’universités avec lesquelles elle a signé des partenariats ou des conventions.
Yann Mercier-Brunel, vice-président de l'Université d'Orléans chargé des études et de la vie étudiante nous a précisé que l'enveloppe budgétaire constituée par les "frais différenciers" sera destinée aux étudiants étrangers et n'aura ps d'autre utilisation :
L'argent issu de ces frais "différenciers" sera affecté au dispositif d'accompagnement des étudiants étrangers et pourra bénéficier, par exemple, à l'aide de la maîtrise de la langue française.
De plus, Yann Mercier-Brunel a rappelé que les universités sont des établissements autonomes. Pour autant, ils ne sont pas indépendants et doivent respecter la réglementation.