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REPLAY. Santé, environnement, travaux, culture : découvrez le bilan du maire d'Orléans Serge Grouard à mi-mandat

Ce dimanche 12 mai, France 3 a invité le maire d'Orléans Serge Grouard à revenir sur la première moitié du mandat qui vient de s'écouler. Trois années marquées par le covid-19, la crise environnementale et son départ du parti Les Républicains dont il a longtemps été le parangon en Centre-Val de Loire.

Trois ans après son retour fracassant sur le devant de la scène orléanaise et à trois ans de la prochaine élection municipale, Serge Grouard se prête à l'exercice du bilan de mi-mandat pour France 3 dans Dimanche en politique ce 14 mai.

Xavier Naizet a rencontré Serge Grouard devant la mairie et l'hôtel Groslot, à l'endroit même où, le 28 juin 2020, le maire (ré)élu d'Orléans savourait "avec le cœur et avec les tripes" sa victoire sur son adversaire de gauche Jean-Philippe Grand et sur son rival et ancien premier adjoint qui l'avait remplacé à la mairie en 2015, Olivier Carré. Depuis, Serge Grouard a pris en mains les rênes du conseil métropolitain et s'est débarrassé de son étiquette Les Républicains pour se rapprocher du centre droit. Avec toutes les cartes en main, le maire a donc eu le champ libre ces trois dernières années pour transformer Orléans à sa guise.

Santé, transports, environnement ou encore culture ont fait partie des grands chantiers du maire d'Orléans. Alors, les promesses de la campagne ont-elles été tenues jusqu'ici ? Et les défis imprévus ont-ils été relevés ?

La santé, un chantier essentiel

La réalisation dont Serge Grouard tire le plus de fierté, c'est sans hésiter "la transformation de l'hôpital en CHU". Annoncée par le Premier ministre de l'époque Jean Castex à l'issue d'une rencontre avec des élus régionaux de toutes sensibilités en février 2022, cette transformation devrait atténuer à terme les effets de la désertification médicale.

"C'est fondamental" pour répondre à ce problème, insiste Serge Grouard, car "dans le Loiret, plus de 150 000 habitants n'ont pas de médecin traitant. On a pris le problème à bras le corps." De fait, le département ne compte que 63 médecins généralistes pour 100 000 habitants.

Nous n'avions pas de médecins formés ici sur notre territoire, et il était difficile de les faire venir. Nous aurons des médecins à demeure et ça va tout changer.

Serge Grouard, maire d'Orléans

Si cette décision du gouvernement ne dépend pas complétement de la seule ville d'Orléans, la volonté du maire a aussi été de bâtir un partenariat avec l'université de Zagreb. Une formation coûteuse, à 10 000 euros par an, mais soutenue en partie par la ville. Au point où la question a été soulevée d'un coût de 66 000 euros porté par la ville, auxquels s'ajoutent les 30 000 euros mis sur la table par le Département, paraissent excessifs.

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait d'ailleurs qualifié "d'incertain" le projet de partenariat avec Zagreb, considérant qu'un "tel partenariat conduirait à tendre la situation en termes de terrains de stage, déjà critique, sans que cela puisse être piloté par l'État au niveau déconcentré". Le rapport avait également soulevé des obstacles réglementaires et juridiques.

"Ce ne sont pas des sommes énormes en regard du budget du département", réplique Serge Grouard à la question du coût du partenariat. Quant au reste, "Zagreb est une excellente faculté de médecine, et on a pensé qu'il fallait commencer tout de suite". L'équipe municipale aura en effet considéré que la quinzaine de jeunes médecins formés par Zagreb à Orléans, qui devrait monter en puissance jusqu'à atteindre l'effectif de 50 "ne sera pas de trop".

La coopération avec Zagreb participe, selon l'édile, d'une "montée en puissance" du nombre de jeunes médecins. Mais ce partenariat doit-il perdurer une fois que le CHU aura atteint sa pleine capacité de formation ? La question reste en suspens.

Il faut que tu respires, Orléans

L'environnement est un sujet épineux, d'autant plus que Serge Grouard était déjà maire d'Orléans en 2002, lorsque Jacques Chirac prononçait au sommet de la Terre de Johannesburg sa fameuse phrase : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs." L'année précédente, le président de la République était d'ailleurs venu à Orléans même prononcer un discours sur l'environnement et le réchauffement climatique, déjà bien connu des scientifiques. Doit-on alors juger des progrès écologiques d'Orléans sur les trois dernières années ou sur les deux dernières décennies ?

Face à ses détracteurs qui lui reprochent son inaction, Serge Grouard possède en tout cas quelques réponses. Il mentionne ainsi "des millions d'euros investis" pour rénover le réseau de bus et "avoir des bus propres" et les progrès effectués sur la rénovation énergétique, dont le guichet unique de la Métropole, "Ma Métro Rénov'" est "opérationnel".

En outre, dès juin, annonce le maire, une société de "production d'énergie décarbonée" portée par la Ville devrait voir le jour. Elle exploitera des fermes solaires, mais, prévient Serge Grouard, suivra aussi les pistes de la géothermie et de l'hydrogène. "J'entends bien : ça ne va pas assez vite", concède le maire. "Mais nous n'avons pas chômé."

Diversifier les approvisionnement en énergie décarbonée est un enjeu de taille des prochaines années pour Serge Grouard. "Un seul schéma ne suffira pas à répondre au besoin", poursuit le maire d'Orléans. "Le besoin est très conséquent." Et les premiers projets devraient être "d'aplomb dès septembre prochain", promet Serge Grouard.

On sait exactement ce qu'il faut faire dans les moins de dix ans à venir pour atteindre l'objectif de moins de 50% de gaz à effet de serre. Cet objectif est très ambitieux, et on fait le maximum pour l'atteindre.

Serge Grouard, maire d'Orléans

Du côté des transports, le grand plan de piste cyclable porté par le maire d'Orléans porte encore de nombreux points imparfaits, voire carrément anxiogènes. "C'est exact", reconnaît Serge Grouard, qui admet les failles de la "montée en puissance" du vélo. Pour autant, "j'entends ceux qui disent 'y a qu'à, faut qu'on', mais la réalité c'est que des transformations profondes sont en gestation, ça ne se fait pas d'un claquement de doigts", martèle l'élu. "Le vélo prend toute sa place, avec notamment un grand axe nord-sur, actuellement à l'étude par la Métropole."

Aménage-moi une ville

Nous retrouvons Serge Grouard rue de Bourgogne, en plein cœur d'Orléans. Cette rue et ses voisines sont l'un des symboles prégnant de la volonté du conseil municipal de transformer la ville, mais aussi des limites de cette volonté. D'un côté, certaines rénovations ont déjà eu lieu dans le centre-ville. De l'autre, plusieurs bâtiments rue de Bourgogne menacent de s'effondrer à tout moment, et ont dû être évacués en attendant leur démolition, un chantier imprévu pour la Ville.

Aux Halles-Châtelet, vaste ensemble construit dans les années 70, le maire explique que 30 millions d'euros vont être investis dans un chantier de rénovation. L'objectif : "conforter, valoriser, développer le commerce avec des halles gourmandes", où l'on aura "plaisir à venir boire un verre". Il faudra "revoir cette architecture datée, mais en gardant la touche d'histoire, l'âme de la ville". Et les commerçants, promet Serge Grouard, se verront même attribuer de nouveaux locaux pour continuer à travailler durant cet important chantier.

Autre chantier : celui de Place d'Arc, qui sera rénové dans le cadre d'un "grand ensemble de réfection complète des mails" avec comme objectif de donner toujours "moins de place à la voiture" et d'amender les boulevards, cette "autoroute urbaine qui tronçonne la ville".

On est dans la logique de poursuivre l'embellissement de la ville et j'espère que les Orléanais sont heureux et même fiers de la ville telle qu'elle s'est transformée. On recoud la ville.

Serge Grouard, maire d'Orléans

Côté pile, il y a bien sûr les immeubles qui s'effondrent et les quartiers encore délaissés. C'est le cas rue de la Tour neuve, où une association s'est créee pour porter la voix des riverains. Pour Philippe Boulay, leur représentant, "on est entre déception, agacement et inquiétude".

Bien qu'ils soient "très fiers" de ce quartier qui fait partie du centre ancien, les habitants partagent une "impression de déclassement". Il déplore "des flux de voitures dans des rues conçues pour des calèches", des "trottoirs impraticables" et des "accidents fréquents".

"Je partage le constat que vous faites", répond Serge Grouard. Suite à la rénovation du centre-ville, une "différence" commence en effet à se faire sentir avec les quartiers qui n'ont pas bénéficié de cette attention. "L'objectif c'est de continuer, d'y aller carrément", notamment en consultant la population sur les grandes orientations, comme par exemple la piétonnisation complète de la rue de Bourgogne. "On va tout reprendre", promet le maire.

Jazz, au secours !

Autre promesse du candidat Serge Grouard, cette fois dans le champ de la culture : faire revenir le festival de jazz sur le Campo Santo. Le covid-19 a fait quelque peu déraillé ce plan, mais un festival musical devrait bien revenir en centre-ville sous le nom de Grand PianO. "Il y aura du jazz, mais pas que", souligne Serge Grouard, qui promet de nouvelles idées pour "animer la ville, proposer des choses festives", et sortir des cadres habituels. "Le Campo Santo est très bien, mais c'est un espace un peu fermé." Le conservatoire, lui, dont il avait été question du déménagement et de la refondation, restera sur place, mais sera rénové.

Reste enfin les brûlantes question du coût de tous ces projets, notamment les travaux engagés par la Ville. Sont-ils trop chers ? "Il y a une dynamique à Orléans", répond Serge Grouard.

Si Orléans rayonne c'est parce qu'on investit, mais il faut le faire de manière raisonnable et finançable. On est extrêmement prudents là-dessus. Les projets sont inscrits dans plan pluriannuel d'investissement.

Serge Grouard, maire d'Orléans

Le fait que le maire d'Orléans possède les cordons de la bourse de la Métropole est-il un problème ? En particulier, comme le souligne notre invité Julien Pearce, journaliste à France Bleu Orléans, est-ce à la Métropole de financer la requalification des mails orléanais, alors que cela profitera en premier lieu à la seule ville-centre ?

"La ville-centre, tout le monde y vient", balaie Serge Grouard. "Donc ça profite à tout le monde." En outre, les projets d'Orléans ont fait l'objet de débat et ont été votés, fait remarquer le maire et président du conseil métropolitain. Enfin, argument massue : les impôts locaux n'ont pas augmenté à Orléans "depuis 1996", ce qui en ferait "la seule ville de France" dans ce cas.

Serge Grouard n'aura donc pas chômé durant ces trois premières années de mandat. Mais, de son propre aveu, beaucoup de projets entamés devront se poursuivre bien au-delà de 2026. Devra-t-il alors se présenter à sa propre succession ? "Je ne sais pas, on est dans les chantiers !" répond l'intéressé. "Il sera temps d'en reparler dans deux, trois ans !" Le rendez-vous est pris, il appartiendra donc aux Orléanais de juger si le bilan, en 2026, est bien positif.

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